Comité de pilotage Cruiser: les portes claquent

La Confédération paysanne nous informe que cinq organisations (1) ont claqué la porte du comité de pilotage Cruiser. Elle rappelle que le thiamétoxam, matière active du Cruiser -autorisé par le ministre de l’Agriculture et de la Pêche pour un an, sur un avis favorable de l’Afssa- est un insecticide neurosystémique de la même famille que l’imidaclopride, matière active du Gaucho, et présente le même niveau de toxicité et les mêmes risques pour les colonies d’abeilles.

La Confédération paysanne estime que l’ avis de l’Afssa, ” fondé sur des données incomplètes  et l’AMM du Cruiser n’est pas conforme à la réglementation française et européenne. Pour cette raison nous avons attaqué la décision du ministre en Conseil d’État”.
L’effet à long terme du Cruiser sur les colonies d’abeilles n’ayant pas été étudié, le ministre a décidé de mettre en place une observation pluriannuelle sur 3 régions.

“Nous avons émis de nombreuses critiques sur le protocole, dont la plupart n’ont pas été prises en compte. Lors de la dernière réunion du comité de pilotage, le 3 juillet , nous avons appris que dans les 3 régions le protocole n’était pas suivi , seul le SRPV de Midi Pyrénées a exposé en détail ce qui était fait. Le SRPV d’Aquitaine a déclaré que les ruches avaient été mises en place fin juin bien après les semis, et le SRPV de Rhône Alpes a dit que les semis avaient eu lieu en absence de ruches.
Lors des semis il n’y avait que 2 ruches (mises en place début mai) en observation en Midi Pyrénées et aucune dans les autres régions
Le 17 mai le ministre communique (suite à l’interdiction allemande) : “Le suivi effectué au cours des derniers mois, dans le cadre d’un protocole scientifique élaboré en liaison avec les associations d’apiculteurs, n’a révélé aucune évolution préoccupante de la mortalité des abeilles, ni de défauts d’application des règles techniques sur la qualité de l’enrobage des semences et des conditions semis dans les trois régions surveillées.”

Le ministre se permet de déclarer que le suivi des ruches dure depuis des mois sur trois régions (en réalité 2 ruches pendant 15 jours dans une région). Il en tire la conclusion : ” Aucune évolution préoccupante de la mortalité des abeilles, ni de défauts d’application des règles techniques sur la qualité de l’enrobage”

Encore mieux ! La DGAL nous a adressé un «état d’avancement du suivi du protocole Cruiser», qui mentionne que des ruchers étaient en place au moment des semis (4 en Aquitaine, 2 dans le Gers et 2 dans l’Ain),

“Nous refusons de cautionner, par notre présence, ces mensonges et ces pseudo observations qui n’ont aucun caractère scientifique, et sont réalisées par des bénévoles, payés en nature avec le miel produit par les ruches ! Nous conseillons au ministre Michel Barnier de prendre exemple sur son collègue italien qui vient d’interdire l’usage de tous les produits phytosanitaires contenant les matières actives insecticides neurosystémiques thiamétoxam, clothianidine, imidaclopride et fipronil en traitement de semences”.

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(1) Les cinq organisations : Confédération paysanne, FNOSAD (Fédération nationale des organisations sanitaires apicoles), MDRGF (Mouvement pour le droit et le respect des générations futures), UNAF (Union nationale de l’apiculture française).

Gilbert

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