La maison individuelle dévoreuse de terres agricoles

Dans son numéro de janvier, Agreste propose une enquête édifiante de Laurent Bisault qui démontre, chiffres à l’appui, que le développement des maisons individuelles consomme 400 000 hectares d’espaces naturels de 1992 à 2004, soit près de 1% du territoire. Ce sont pour l’essentiel des sols agricoles.

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La construction des maisons individuelles est le principal moteur de l’artificialisation des milieux agricoles et forestiers. Bien plus que l’extension des routes, des terrains de sport et que l’habitat collectif. Un phénomène difficilement réversible et continu.Un phénomène qui ne remet toutefois pas en cause le caractère rural du territoire français puisqu’il demeure pour une grosse moitié tourné vers l’agriculture et pour 30% vers la production forestière.

Près de 10% des sols sont consacrés à l’industrie, au tertiaire et au résidentiel. C’est l’essentiel du pays « artificialisé». Le solde, soit 4 millions d’hectares, n’a pas de fonctions bien définies. Il s’agit des landes et des friches, des zones humides et des roches, des espaces boisés sans exploitation forestière, et de quelques terrains vagues. La poussée de l’artificialisation aux dépens des espaces naturels consomme 800 000 hectares sur la période 1992-2004. Soit l’équivalent de la superficie de la Marne ou du Puy-de-Dôme, deux des plus vastes départements français.

L’agriculture plus que la forêt

L’artificialisation touche davantage les sols agricoles que les bois et forêts. Ceux-ci sont en partie protégés par la réglementation. Elle interdit notamment le défrichement des parcelles privées incluses dans un massif boisé de plus de 4 hectares d’un seul tenant.Le maintien des boisements provient aussi de leur statut public qui concerne le quart de la forêt française. L’artificialisation nuit à l’environnement. En imperméabilisant les sols, elle limite l’épuration des eaux et favorise les inondations.

L’artificialisation est une des menaces de la biodiversité en détruisant des habitats naturels. Elle réduit aussi à terme la production agricole en la privant de quelques-unes de ses meilleures terres, situées à proximité des zones les plus peuplées. Elle concerne ainsi les pôles urbains et leur couronne périurbaine, mais aussi les zones rurales où se développe le mitage des paysages.

Pour lire l’enquête complète de Laurent Bisault , voir www.agreste.agriculture.gouv.fr/

Gilbert

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