Au cours de l’assemblée générale de l’UGDFI, une large place a été faite au débat concernant le bois énergie et pollution. Alain Weber, chargé de mission, responsable bois énergie à l’AGEDEN a tenu des propos sans aucune équivoque.
Le bois énergie s’utilise sous deux formes principales qui sont d’un coté le bois bûche, et de l’autre les granulés de bois et les plaquettes (aussi appelé bois déchiqueté) , avec des appareils aux performances extrêmement différentes :
-Les cheminées, cuisinières, poêles et chaudières à bûches
-Les chaudières automatiques (individuelles et collectives) et poêles à granulé
Ce n’est pas le bois qui pollue mais les appareils anciens, ne respectant pas les normes type Flamme verte, ou mal dimensionnés qui posent des problèmes de pollution atmosphérique. En effet, un appareil, mal dimensionné, avec un mauvais rendement et utilisant du bois pas toujours très sec émet des quantités importantes de polluants : goudron, acides, poussières, Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et CO.
En Isère, on dénombre certes 1000 chaudières automatiques mais 95% des cheminées sont d’ancienne génération, ce sont elles qu’il faut dénoncer.
Il ne faut pas oublier non plus qu’une part importante de la pollution due au bois, la biomasse, serait à l’origine imputable au feu de broussaille, brûlage de déchets verts dans les jardins, écobuage, combustion non contrôlée et non autorisée… Un étude européenne intitulée Carbosol démontre en effet que la combustion de biomasse (feux de cheminée, feux agricoles et feux de jardins) est responsable de 50 à 70% de la pollution carbonée hivernale en Europe.
50 kilos brûlés correspondent au niveau pollution à l’utilisation d’un véhicule sur 8500 kilomètres.
Alain Weber a rappelé que l’énergie bois bien utilisée était bien moins polluante que les autres sources d’énergie, électricité comprise: « Nos centrales ne fonctionnent pas qu’au nucléaire. Nous pouvons, par exemple, réduire jusqu’à 60 fois les émissions de gaz à effet de serre entre l’utilisation du bois énergie et l’utilisation du fioul. »
Le bois énergie reste donc une solution attractive et opérationnelle pour lutter contre le dérèglement climatique. Reste à bien l’utiliser. Cela passe obligatoirement par le renouvellement du parc ancien des moyens de chauffage au bois, par l’installation de chaudières adaptées à la demande, de bien faire fonctionner les appareils…
« La démarche de sobriété énergétique associée à une meilleure efficacité de nos systèmes de chauffage et d’isolation nous permettra d’utiliser les énergies renouvelables comme le bois, entraînant un plus faible impact sur notre environnement sans risque de pénurie de la ressource dans le but d’un avenir énergétique durable », a conclu le chargé de mission de l’AGEDEN.
Chacun, dans la salle, a compris l’importance du débat et surtout l’importance de la communication: « Le bois doit être de bonne qualité, utilisé dans des conditions optimum, dans des appareils de qualité. Voilà le message que l’on doit faire passer. »