Envie d’Agir est un dispositif du ministère de la Jeunesse et des Sports qui encourage, valorise l’esprit d’initiative et d’entreprise des jeunes (18-30 ans), leur créativité, leur audace et leurs talents dans tous les domaines.
Sylvain Truffet, 28 ans, bachelier et cuisinier de formation, installé depuis cinq ans à Tréminis, dans le Trièves, s’est dit que c’était peut-être une occasion pour lui de consolider son projet. Il a saisi sa chance et a eu raison. Hier soir, le préfet de l’Isère, Albert Dupuy, lui a en effet remis solennellement le diplôme du premier prix national « Envie d’agir-Défi jeunes », dans la catégorie Développement durable (photo ci-dessous).
Albert Dupuy, qui, en ces temps de crise, voit davantage à la préfecture de délégations de salariés d’entreprises en difficulté que de créateurs d’emplois, n’a pas caché son plaisir d’honorer Sylvain Truffet : « En ces temps très difficiles pour l’emploi où la pérennité des entreprises devient parfois problématique, toute volonté d’entreprendre, de la part notamment de nos jeunes générations, se doit d’être soutenue . Je suis fier de remettre cette distinction à un jeune Isérois qui a manifesté la volonté de valoriser sa formation initiale sans jamais perdre de vue le développement durable».
Un beau jour pour Sylvain Truffet qui, après cette émouvante cérémonie dans les salons de la préfecture (1), va vite retrouver son camion et sillonner le Trièves avec sa cargaison de sorbets maison. Car, c’est ça, l’entreprise de Sylvain : un atelier itinérant de fabrication de sorbets. « Sorbet vagabond », c’est ainsi qu’il l’a baptisée. Car il a toujours eu l’esprit à battre la campagne, à l’écoute de la nature.
Après avoir été aux fourneaux quatre années dans un restaurant bio du Trièves, Sylvain s’est dit qu’il fallait passer à autre chose, viser l’autonomie :
« Dans une région rurale, il y a très peu d’opportunités d’emploi. Quand on habite ici et que l’on tient comme moi à y rester, on est pratiquement obligé de créer soi-même son activité. J’ai eu l’idée de faire des sorbets. Je trouvais intéressante l’idée d’utiliser le soleil pour produire du froid ».
Ainsi est né l’atelier itinérant de Sylvain à savoir un camion équipé de panneaux photovoltaïques suffisants pour faire fonctionner le laboratoire dans lequel Sylvain fabrique ses sorbets biologiques.
« Pour faire de bons sorbets, explique Sylvain, il faut de bons fruits. Je me déplace chez les producteurs locaux et je fais mon choix ».
Sa première saison s’est révélée satisfaisante . Sylvain vend sa production sur les événements locaux (fêtes et foires, festivals) et travaille avec un réseau de partenaires, restaurateurs et pâtissiers notamment. Une saison qui lui a permis de vérifier que son choix était le bon: c’est un job qui lui convient parfaitement:
« J’ai un grand sentiment de liberté dans mon activité. Et puis, je suis allé dans des petits villages isolés, comme Glandage, où des enfants ont pu déguster une glace pour la première fois. Ils n’en avaient jamais vu auparavant ».
La demande est croissante. L’été arrive, le thermomètre monte. Sylvain Truffet, qui a apprécié à sa juste valeur le prix Envie d’agir, qui a conforté sa volonté d’agir et son entreprise, projette d’élargir sa saison en préparant des bûches glacées pour Noël et en développant des produits à base de transformation de fruits. Les sorbets solaires de Sylvain commencent juste leur vagabondage.
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(1) Quatre autres lauréats régionaux y participaient: Mathieu Audoin, Simon Descamps, Jean-Félix Fayolle et Mathieu Kruker. M.Béthune, représentant de Jeunesse et Sports Isère, Frédéric Aubert, maire de Tréminis, étaient également présents.