A midi pile, dans les locaux du CG38, en présence du préfet, des conseillers généraux, des représentants des organismes agricoles et de ses collaborateurs et amis, Christian Nucci, vice-président du CG38 chargé de l’agriculture, du développement rural et des territoires, a reçu des mains d’André Vallini l’insigne de chevalier dans l’ordre du Mérite agricole.
C’est bien lui sur la photo, mais du temps où il était prof de collège à Beaurepaire (photo Assemblée nationale). Un petit retour sur le passé s’imposait.
Sans nous attarder sur sa carrière politique (député, vice-président de l’Assemblée nationale, Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, ministre de la Coopération), nous préférons laisser la parole au maire de Beaurepaire (1977-2008) évoquant avec émotion sa géographie sentimentale, l’amour de la terre et de ses fruits :
« De ma région d’origine, je garde le goût des choses simples et le merveilleux de l’odeur de la terre et de la campagne :
– l’odeur du raisin pressé pour le vin des côteaux de Tlemcen et ici, celui des vins de Saint-Savin, Chapareillan, Saint-Chef
– le goût du croûton frotté à l’ail et trempé dans l’huile d’olive qui finit sa pression et, bien sûr, l’huile du nuciculteur (avec un seul C, contrairement à ce qui était écrit dans un rapport en 2002. Me serais-je identifié à la noix de Grenoble ?)
– l’odeur et le goût mêlés de la clémentine du Maroc oriental –et non la mandarine- et la saveur de la framboise, de la fraise et autres fruits du Rhône
– la prière du fellah face à la sécheresse qui s’aggrave et les larmes du producteur de noix devant son outil de travail agonisant, et bien sûr l’espoir de l’irrigation
– cette montagne aride où mon père, ouvrier pipier, m’amenait pour rechercher la bruyère, et l’alpage où se confectionne le lait de nos massifs
– le miel qui embaume les desserts de l’ami Younès et accompagne le thé à la menthe, et l’abeille que l’on veut, à tout prix, sauver de l’hécatombe
– le goût prononcé du poivron et de la tomate dans la salade juive de la mère Paul et la fraîcheur de la Grenobloise apprêtée à l’huile de chanvre.
Cette odeur de la terre et de la campagne, je continue de la ressentir tous les matins très tôt sur mon vélo dans la région de Bièvre-Valloire. Et c’est une joie immense qui me porte ».
Christian Nucci est né le 31 octobre à Turenne (Algérie). Il a été instituteur à Oujda (Maroc) de 1963 à 1971 avant d’enseigner au collège de Beaurepaire (1971-1978).
Christian Nucci tel qu’il était samedi, au moment de recevoir l’insigne des mains d’André Vallini (photo Frédérick Pattou)