L’ADTC lance un SOS trolleybus

L’ADTC (association pour le développement des transports en commun) est plus qu’inquiète. Dans la nuit du mardi 30 juin au mercredi 1er juillet, des équipes de techniciens du SMTC ont  démonté les lignes aériennes qui alimentaient les trolleybus dans le secteur de la place Jean Achard et sur le quai Xavier Jouvin. Elle lance un véritable SOS.

Quatre autres tronçons pourraient subir le même sort pendant ce mois de juillet.  Pour l’ADTC, le trolleybus, grâce à son réseau d’alimentation électrique,  offre le niveau de performances d’un « petit tram » : silencieux, souple, confortable, non polluant, et capable de fonctionner à une vitesse moyenne plus élevée qu’un bus Diesel.  Et pourtant, dans la nuit du mardi 30 juin au mercredi 1er juillet, des équipes de techniciens ont  démonté les lignes aériennes qui alimentaient les trolleybus dans le secteur de la place Jean Achard et sur le quai Xavier Jouvin
Le SMTC a expliqué récemment aux Grenoblois que la baisse des recettes et l’augmentation des charges des collectivités locales devait le rendre très rigoureux quant aux dépenses de fonctionnement.
Et pourtant, alors que cinq autres villes françaises bénéficient du Plan de relance gouvernemental pour créer des lignes de trolleybus (83 km nouveaux d’ici 2013), et alors que les performances d’un trolleybus permettent d’offrir un meilleur service pour un coût de fonctionnement moins élevé qu’un bus Diesel, à Grenoble, le SMTC dépense de l’argent public pour faire démonter les lignes électriques qui alimentaient
jusqu’en 1999 les trolleybus des lignes 31 et 32.

L’ADTC, alertée sur ces projets de démontage, a interpellé les élus du SMTC pour dénoncer trois fausses idées malheureusement encore trop répandues :

1- « Les lignes existantes ne pourront jamais resservir, à cause d’une évolution des normes sur les lignes électriques » : c’est faux, l’arrêté ministériel du 21 mai 2001, article 100, permet de continuer à utiliser des lignes électriques existantes, et de les mettre à niveau progressivement au fil de travaux de voirie ou des modifications de parcours des trolleybus. C’est d’ailleurs le cas des lignes de tramway A et B, construites avant l’évolution de la norme en 2001, dont la hauteur de plusieurs sections est inférieure à cette norme.

2- « La non-conformité aux recommandations des services de transports guidés oblige à démonter les lignes pour des raisons d’accessibilité des services de sécurité incendie» : c’est faux, il est souvent possible de les mettre en conformité en décalant les fils sur les supports pour permettre aux véhicules de secours de manœuvrer plus facilement, et les pompiers disposent d’une certaine marge d’adaptation. Le SMTC n’a pas étudié les alternatives possibles avant de donner l’ordre de démonter les lignes.

3- «  Le trolleybus qu’on a connu, c’est dépassé, les véhicules électriques du futur fonctionneront avec de mini sections de fils aériens » : c’est faux : outre que ce type de trolleybus sans fils sera plus cher qu’un classique tant à l’achat qu’en exploitation, les performances énergétiques, économiques et  mécaniques des dispositifs fonctionnant sur batterie, et des prototypes de véhicules à pile à combustible, sont très inférieures à celles des trolleybus classiques « à fils ».

L’ADTC déplore que ses observations n’aient pas été entendues. Elle demande un moratoire sur la dépose des lignes de trolleybus, et l’évaluation de solutions non destructives sur les quelques tronçons qui
pourraient éventuellement occasionner des difficultés pour les pompiers.

Gilbert

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