Après le concours de labour, samedi après-midi à Moretel-de-Mailles, le Haut-Bréda accueillait dimanche le 49e comice agricole Grésivaudan-Belledonne.
C’est autour de la grange d’Epinay, à La Ferrière, qu’éleveurs, forestiers, producteurs, avaient pris place. Un cadre magnifique pour cette journée très animée où le son du cor alternait avec le chant de l’alambic. Avec la Belle Etoile pour témoin.
Le comice agricole compte parmi les manifestations préférées des agriculteurs et des habitants. C’est non seulement un moment de rencontre et d’échanges, mais aussi une manifestation authentique avec de nombreuses animations parmi lesquelles le concours d’animaux occupe une place essentielle : c’est en effet l’occasion de couronner les efforts et le professionnalisme des éleveurs d’ici. De belles sonnailles ont été distribuées pour la remise des prix.
C’est un temps fort pour découvrir, échanger, goûter, participer. L’occasion d’en savoir plus sur le compostage, par exemple, ou sur la cuisson solaire avec l’association Altine qui développe un projet dans les Andes. L’occasion d’acheter une tomme du Charmant Som, de discuter avec le distillateur ambulant, d’admirer l’adresse de la fileuse de laine, de s’étonner de la complicité du berger avec son chien, de mesurer le travail des forestiers à travers l’exposition du Groupement des sylviculteurs de Belledonne nord.
Un moment de solidarité, aussi, pour tous ceux qui vivent de l’agriculture, de l’élevage, de la forêt. Des hommes et des femmes attachés à leur métier, à leur pays, à leur montagne, et que les élus sont venus encourager, la conjoncture n’étant pas des plus favorables : Christian Nucci, vice-président du CG38, François Brottes, député de l’Isère et président de la Communauté de communes du Grésivaudan étaient là. La Chambre d’Agriculture avec René Jacquin, la FDSEA avec Jean Robin-Brosse étaient également présents. Et puis beaucoup d’autres, des communes de Belledonne et de la vallée, venus à cheval et en voiture, parfois à pied, comme Jean Picchioni et Christian Hardouin, partis des Adrets la veille avec trois ânes. Sans oublier l’ADAYG, organisateur de l’événement et l’ADABEL qui milite en faveur de l’agriculture dans le massif de Belledonne.
La fédération des alpages de l’Isère, pour sa part, avait saisi l’occasion de ce comice pour rattraper le retard pris dans ses comptes lors de sa dernière AG (c’était le 31 mars à Mens). L’assemblée générale qui s’est tenue au Pleynet a donc arrêté définitivement les comptes de l’association au 31 décembre 2008., ce que le commissaire aux comptes n’avait pu faire à Mens.
Enfin, le comice est un moment de détente où il était possible de faire une petite randonnée équestre, de s’initier à l’escalade, d’évaluer le poids du cochon, puis de s’attabler sous le chapiteau pour le repas confectionné à partir des produits locaux par les restaurateurs-artisans de la vallée du Haut-Bréda.
Le concours de labour en lever de rideau
Le coup d’envoi a été donné la veille avec le concours de labour, samedi à partir de 14 h, à Moretel-de-Mailles.
Les jeunes concurrents, avec application, ont confronté leurs techniques de labour et achevé le travail avec un ballet de tracteurs et de charrues. Comme quoi, agriculture et chorégraphie peuvent se conjuguer ensemble, parfois. Le travail des laboureurs a fait l’objet d’un classement établi par des juges observant au plus près la qualité du sillon tracé.
En parallèle (c’est le cas de le dire), la jument Plume a tracé son sillon avec la charrue brabant, une pièce de musée pour ainsi dire. On a pu constater sur place, en voyant les deux gars à l’œuvre, qu’il fallait vraiment mouiller la chemise pour tirer droit. Grosse dépense d’énergie. Mais peu de CO2.
En soirée, une fois les machines au garage, on a dansé. Le bal du comice avait lieu à Pinsot, avec l’élection de Miss Comice. Un grand moment.
Le bilan de ce week-end agricole: on en a vraiment eu plein les yeux ! Des démonstrations de chiens de bergers (salut à l’ami Franck Debaecker, berger véliplanchiste) , une trentaine d’Hérens pour le combat de reines, la tonte des moutons, le maréchal ferrand, la rogneuse de souches, le lâcher de peintres. Un festival, quoi !
Un petit message, pour finir, à Max Josserand, l’animateur de cette journée, commerçant en bestiaux le reste du temps, qui , tout ému par la prestation des sonneurs du Rallye du Bréda, s’est mis à citer Alfred de Vigny dans le texte. Vous savez : « J’aime le son du cor le soir au fond des bois ». Max aurait bien aimé enchaîner avec les autres alexandrins mais il s’est trouvé un peu sec. Alors nous venons à son secours, un peu tard, certes, mais ça pourra servir pour la prochaine fois :
J’aime le son du cor, le soir, au fond des bois
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.