Depuis plusieurs années, les méthodes de surveillance sanitaire des coquillages font l’objet de difficultés soulignées par les professionnels conchylicoles.
Dès sa prise de fonction comme ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire a rencontré les ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon, le 11 juillet dernier. Il s’est alors engagé à mobiliser l’ensemble des experts scientifiques concernés pour faire évoluer les moyens de cette surveillance, dans des conditions qui assurent un niveau de sécurité sanitaire optimal pour les consommateurs.
Après plusieurs réunions scientifiques européennes qui se sont tenues depuis septembre 2009, un avis favorable a été donné pour que le bio-essai sur souris ne soit plus utilisé comme méthode officielle de surveillance des zones conchylicoles. L’ouverture ou la fermeture des bassins conchylicoles sera donc, dorénavant, décidée à partir des nouvelles méthodes chimiques (CL-SM/SM) établies au niveau communautaire.
Les laboratoires(1) français ont été équipés du matériel nécessaire pour que ce changement de méthode soit opérationnel sur l’ensemble du territoire national, dès le 1er janvier 2010.
Auparavant il s’agissait d’injecter des extraits d’huître aux rongeurs afin de déceler la présence de micro-algues toxiques pour l’homme. Si deux souris sur trois mouraient dans les 24 heures, les coquillages étaient interdits à la vente! Méthode critiquée par l’ensemble de la profession ostréicole.
Le premier test chimique sera organisé le 18 janvier sur le bassin d’Arcachon.
Parallèlement à cette nouvelle méthode officielle de surveillance, un dispositif de vigilance vis-à-vis des toxines inconnues ou émergentes sera mis en place conformément à l’avis de l’AFSSA en date du 4 décembre 2009. Les observations de ce réseau de vigilance permettront d’orienter les travaux de recherche et d’affiner les techniques de laboratoire utilisées dans le suivi des toxines marines susceptibles de contaminer les coquillages.
1- Le Laboratoire National de Référence pour le contrôle des biotoxines marines (AFSSA-LERQAP) et le laboratoire Phycotoxines (PHYC) de l’IFREMER de Nantes sont chargés de la mise en en œuvre de ces analyses chimiques.