Le projet Isère amont au point mort

Lors de la session budgétaire consacrée au budget primitif 2010, voté aujourd’hui par l’assemblée départementale, le dossier Isère amont (prévention des crues, de Pontcharra à Grenoble) a été abordé. Ce projet porté par le syndicat mixte des bassins hydrauliques de l’Isère (SYMBHI) figurait en 2004 parmi les trois priorités du Conseil général. Il a été confirmé en 2008 lors du renouvellement de l’assemblée départementale.

Force est de constater que la situation a changé : le projet Isère amont est aujourd’hui au point mort. Les travaux sont différés.

Pourquoi ? Tout simplement parce que « le Département ne peut, à lui tout seul, compenser l’inertie de l’Etat ». André Vallini avait déjà eu l’occasion de le dire et le redire à l’occasion de la manifestation des agriculteurs le 29 janvier dernier (lire notre article).

L’Isère, comme toutes les grandes rivières, est un cours d’eau “domanial” dont la propriété  et la responsabilité incombent à l’Etat. Mais, comme cela fut rappelé, pendant des décennies, l’Etat n’a jamais rempli sa mission de protection contre les crues, laissant les collectivités locales et les  associations de riverains exposées au risque d’inondation.

Face à cette inertie, le Conseil général a décidé, en 2004, de créer le Syndicat mixte du bassin hydraulique de l’Isère pour élaborer un plan de lutte contre les inondations.

Le plan “Isère amont” est désormais au point, mais aujourd’hui au point mort par la force des choses. Le Conseil général de l’Isère, comme tous les Départements de France, est étranglé financièrement par la crise économique, qui provoque une augmentation considérable de ses dépenses sociales et un effondrement de ses recettes fiscales, et par la non-compensation par l’Etat des charges transférées dans le cadre de la décentralisation.

Le Conseil général déclare qu’il ne peut financer seul une charge qui ne relève pas de sa responsabilité, et il a sollicité le Préfet pour que des crédits d’Etat et européens soient mobilisés en faveur du projet “Isère amont”.

Les études continuent

Pour autant, le SYMBHI poursuivra en 2010 les études de maîtrise d’œuvre et les acquisitions foncières nécessaires à la réalisation des aménagements sur l’Isère amont  qui dispose désormais de l’arrêté de DUP pris par le Préfet le 23 juin 2009, ainsi que les études de protection hydraulique sur la Romanche et en particulier les parades aux risques des ruines de Séchilienne.

Les travaux quant à eux ne pourront démarrer qu’une fois adopté un nouveau plan de financement allégeant la participation du Département dans un domaine qui ne relève pas de ses compétences obligatoires.

Hier, Robert Veyret, président du SYMBHI, avait dit, à l’occasion d’un échange entre conseillers généraux, sur le sujet: “Le SYMBHI a la volonté de faire aboutir ces travaux. La première tranche de travaux pourrait commencer rapidement. Le risque est une réalité dans ce secteur du Grésivaudan. Nous devons avancer. Les problèmes rencontrés avec la profession agricole sont en passe d’être résolus. Les signatures sont en cours. Nous devons rencontrer le préfet dans les jours qui viennent. Nous attendons le premier coup de pioche pour bientôt”.

Gilbert

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