Vendredi dernier, avait lieu l’inauguration du Secrétariat Permanent de la Prévention des Pollutions Industrielles (S3PI) de Grenoble en présence de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie. Elle avait annoncé sa création dans la même ville il y a un an (lire notre article), suite au rapport de FNE sur le mercure.
La Ministre est revenue sur ce dossier en annonçant la conversion technologique du site Arkema (Jarrie) et donc l’abandon du mercure au profit de la meilleure technique disponible. Pour FNE, “une belle victoire pour l’écologie, l’emploi et l’économie de la zone”.
Une structure de concertation ambitieuse
Ce S3PI affiche des ambitions fortes, sans doute aussi parce qu’il est largement porté, depuis le début par FNE et la FRAPNA , qui, comme l’a rappelé Chantal Jouanno, ont été le levier de sa création. Plusieurs commissions vont s’attacher à traiter librement de sujets qui préoccupent les Grenoblois, comme l’a démontré l’enquête d’opinion préalable présentée le matin. Les sujets pressentis seront donc les risques industriels, la qualité de l’air, la santé-environnement, l’aménagement et l’économie durables, l’énergie et le climat, et la qualité des milieux.
L’abandon du mercure par Arkema
Rappelons que le site d’Arkema de Jarrie produit du chlore à l’aide d’une technologie rejetant du mercure et considérée comme obsolète par la réglementation européenne. Chantal Jouanno en a profité pour annoncer la conversion de la technologie au mercure, et la mise en place d’une technologie alternative pour 2013, répondant ainsi directement à la demande de FNE et de la FRAPNA.
Pour ce faire, l’Etat va contribuer financièrement à l’investissement. La localisation pérenne du site est du même coup assurée. Pour Marc Sénant, en charge du dossier à FNE : « Nous avançons enfin sensiblement sur ce dossier. Depuis plus d’un an, nous avons maintenu notre mobilisation, de la zone de Jarrie jusqu’aux bureaux du ministère, et aujourd’hui, notre travail porte ses fruits ! »
Une illustration intéressante de l’effet levier de l’écologie
FNE demandait depuis plus d’un an à Arkema d’investir dans la technologie alternative. Pour Marc Sénant : « Il y avait dans cette démarche une volonté de favoriser des bénéfices collatéraux. Elle permettait de réduire les impacts, très lourds, de ce secteur d’activité sur l’environnement et la santé des populations et travailleurs, de viabiliser l’outil industriel local, de renforcer la compétitivité du site et de maintenir les emplois et la qualification des employés. C’est une très bonne nouvelle pour le territoire dans sa globalité. Cette conversion a aussi l’avantage de réduire les périmètres d’exposition du PPRT (plan de prévention des risques technologiques) en cours d’élaboration et d’éviter des expropriations douloureuses !»