Les associations d’aide à domicile en difficulté

orateurDans sa question écrite publiée dans le JO Sénat du 25/03/2010, Mme Annie David (CRC-SPG Isère) appelle l’attention de Mme la secrétaire d’État chargée de la famille et de la solidarité sur la situation financière de nombreuses associations d’aide et de soins à domicile.

En effet, elles se trouvent confrontées aujourd’hui à un paradoxe entre l’exigence légitime d’une professionnalisation de leurs intervenants, indispensable à la qualité des prestations rendues, et la non-reconnaissance des coûts réels qu’induit cette qualification.

Les conseils généraux sont, quant à eux, confrontés à l’explosion de leurs dépenses d’action sociale, et ne reçoivent pas de l’État les compensations attendues et nécessaires. Ils sont ainsi dans l’incapacité de palier le désengagement de l’État.

Or, les difficultés financières de ces associations d’aide et de soins à domicile ont des répercussions dommageables tant sur la qualité et l’accès à l’aide et aux soins aux personnes et aux familles en situation de fragilité et de perte d’autonomie, que sur les conditions de travail de leurs salariés.

Aussi, elle lui demande quelles dispositions ou initiatives elle compte prendre afin de doter notre pays d’une politique de qualité pour l’accompagnement des personnes dépendantes.

Réponse du ministère du Travail, de la Solidarité et de la fonction publique publiée dans le JO Sénat du 17/06/2010

L’aide à domicile, et notamment la situation financière des services d’aide à domicile, est un sujet sur lequel le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique est particulièrement attentif.

Ce secteur est complexe car il fait appel à des financements publics variés, ceux des conseils généraux, des caisses de retraite, auxquels s’ajoutent des exonérations fiscales et sociales, et à des financements privés, ceux des usagers. Les exonérations fiscales et sociales pour le secteur représentent par exemple à elles seules 6,6 Md€ en 2009.

Une table ronde sur le financement de l’aide à domicile a été organisée à la demande des ministres concernés par la direction générale de la cohésion sociale le 22 décembre 2009. Elle a permis de dresser un premier état des lieux des difficultés et des attentes du secteur.

À la suite de cette table ronde, le ministre du travail a souhaité avec la secrétaire d’État chargée des aînés et la secrétaire d’État chargée de la famille et de la solidarité, pouvoir lancer des travaux qui devront permettre de mieux appréhender l’origine des difficultés du secteur et de définir les améliorations susceptibles d’y remédier.

À cet effet, le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a signé le 29 mars 2010 des lettres de mission à l’attention du directeur général de la cohésion sociale et du directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).

La direction générale de la cohésion sociale est ainsi chargée de l’animation d’un groupe de travail permettant d’établir un état des lieux territorialisé de l’offre de services d’aide à domicile. Cette cartographie a pour objectif de mieux appréhender les profils et les besoins des personnes aidées ainsi que de comparer les pratiques des départements en termes d’autorisation et de tarification. L’objectif est de disposer ainsi d’un « observatoire » sur ce secteur qui souffre d’un manque de données partagées, objectivées et disponibles pour tous.

Ce groupe travaillera également sur l’efficience des structures avec pour objectif de recenser et de proposer des solutions opérationnelles en termes de modernisation, de mutualisation et d’adaptation des services.

La CNSA, est quant à elle, chargée d’animer un groupe de travail sur le contenu qualitatif des plans d’aides qui sont mis en place pour le maintien à domicile des personnes âgées ou des personnes handicapées pour aboutir à des référentiels partagés entre les différents acteurs.

Enfin, le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction, publique va saisir dans les prochains jours les trois inspections générales (IGAS, IGF et IGA) d’une mission large sur le financement et la tarification des services d’aide à domicile. Elle portera sur les facteurs déterminant les coûts des prestations, les règles de tarification, la solvabilisation des besoins et des plans d’aide par l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et la prestation de compensation du handicap (PCH) et sur les contrôles d’effectivité des dépenses publiques d’aide à domicile. L’ensemble de ces travaux devra être remis pour le 30 septembre 2010.

D’ici là, le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique sera évidemment attentif aux difficultés signalées au plan local afin d’y répondre au mieux.

Gilbert

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