Dans ses vœux au monde agricole formulés à Mittelhausen, en Alsace, le président de la République a clairement exprimé son opposition à la libéralisation des droits de plantation de la vigne.
Alors que les vignerons attendaient cette déclaration depuis la prise de position de la chancelière allemande au printemps dernier, la CNAOC appelle d’ores et déjà le gouvernement à franchir un pas supplémentaire en se mobilisant sur la scène européenne.
Devant les représentants du monde agricole, le président Nicolas Sarkozy s’est officiellement exprimé en faveur du système de gestion du potentiel de production viticole. Il s’est dit « opposé à la libéralisation des droits de plantation » en évoquant les menaces qu’une telle mesure ferait peser sur ceux qui ont multiplié les efforts pour améliorer la qualité des vins.
Depuis plusieurs semaines et plusieurs mois, les vignerons s’alarment de la disparition programmée au niveau communautaire de l’encadrement des droits de plantation.
En autorisant tout un chacun à planter de la vigne où bon lui semble, l’Union européenne prend le risque de déstabiliser l’ensemble du marché et de la filière viticoles.
La prise de position de Nicolas Sarkozy, qui intervient dans le prolongement de celle d’Angela Merkel en avril 2010, est donc de nature à rassurer les viticulteurs français et à envoyer un signal fort aux autres Etats membres de l’Union européenne.
Pour autant, la CNAOC tient à rappeler que les enjeux se situent sur la scène européenne. Il faut réunir une majorité d’Etats membres pour revenir, avant le 1er janvier 2016, sur le principe de libéralisation des plantations. Le gouvernement français doit donc s’employer dès à présent à convaincre ses homologues pour parvenir à dégager une position commune.
Cette mobilisation est importante dans la perspective du rapport d’étape que la Commission doit rédiger en 2012 sur l’OCM vin et de la réforme qui devra suivre.
Le président de la CNAOC, – Pierre Aguilas, conclut ainsi : « Nous nous réjouissons de cette prise de parole qui était très attendue. Nous connaissons la force d’entraînement du couple franco-allemand. Sa capacité à rassembler une majorité d’Etats autour de lui ne fait pas de doute. Nous attendons maintenant que le signal positif qui nous est envoyé débouche sur des actes. »