La Confédération Paysanne, directives européennes à l’appui affirme que les tournesols mutés doivent être considérés comme des OGM. Elle le fait savoir à travers un communiqué.
« Assez de propagande : les tournesols mutés sont bien des OGM !
Sous prétexte de lutte contre l’ambroisie, la campagne de propagande pour imposer aux paysans et aux consommateurs les variétés de tournesol (et bientôt de colza) tolérantes à un herbicide bat son plein.
La Confédération Paysanne de l’Isère tient à rappeler que la Directive Européenne 2001/18, dans son article 2, classe bien dans la catégorie des OGM tout organisme, à l’exception des êtres humains, « dont le matériel génétique a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou recombinaison naturelle ». En ce qui concerne les tournesols, dans une première phase, la mutation est bien obtenue par voie chimique ou par rayonnement ionisant (1.000.000 de fois la dose présente dans l’environnement). On est donc bien en présence de plantes mutées par des procédés non naturels pour acquérir des caractéristiques nouvelles ; dans ce cas, une résistance à un herbicide.
Etrangement, les plantes mutées ou issues de fusion cellulaire ont été retirées du champ d’application de cette même directive (article 3). On voit bien là qui a dirigé la plume du législateur quand on sait que les grands groupes financiers travaillaient déjà sur ces plantes. De ce fait, elles ne sont soumises à aucune réglementation : pas d’évaluation, pas de traçabilité, pas d’étiquetage, alors qu’elles posent les mêmes problèmes que les OGM obtenus par transgénèse : perturbation importante du génome, ignorance des conséquences de ces biotechnologies sur la plante, impact sur la santé et l’environnement, contaminations, confiscation du vivant et dépendance accrue des paysans.
Nous dénonçons la volonté des semenciers de ne pas informer les paysans producteurs de tournesol sur la vraie nature de ce tournesol, ces semences étant étiquetées comme « issues de sélection classique ». Dès l’année prochaine, le colza muté risque d’arriver avec tous les problèmes spécifiques liés à cette culture (dissémination importante de pollen, croisement avec d’autres crucifères dans la nature, risque d’intoxication des abeilles,…).
A l’heure de la publication de ce communiqué, des chercheurs américains confirment que la chrysomèle a développé une forme de résistance à une variété de maïs OGM Monsanto créée pour produire une toxine contre cet insecte. Il est grand temps de cesser de jouer aux apprentis sorciers.
Face au rouleau compresseur des firmes semencières, soutenues par les pouvoirs publics, nous continuerons à nous battre pour exiger le droit des peuples à définir leur propre politique agricole et alimentaire sans porter préjudice aux autres humains et aux ressources naturelles.
Cessons enfin d’invoquer le mythe de la vocation à nourrir le monde de l’agriculture française par des chimères génétiques. En prenant soin de la biodiversité cultivée, en développant des techniques culturales adaptées à chaque terroir, en se ré-appropriant partout dans le monde les savoir-faire locaux, nous avons aujourd’hui tous les moyens de mettre en œuvre la souveraineté alimentaire. »