L’apiculture durable en Isère

En 2007, le Département de l’Isère a initié le contrat apiculture durable qui vise à protéger sur le long terme l’abeille et à soutenir un partenariat actif entre les acteurs du monde apicole et agricole.

Un rucher observatoire conduit en collaboration avec l’Association pour le développement de l’apiculture rhônalpine (ADARA), la Chambre d’agriculture de l’Isère et avec la participation des structures apicoles et agricoles, a été mis en place de 2008 à 2011.

Cette expérience innovante, qui est une première en France, a permis de collecter de très nombreux indicateurs de suivi de la qualité environnementale du département, d’instaurer un dialogue constructif entre apiculteurs et agriculteurs et d’engager des expérimentations agricoles en vue de changements de pratiques culturales.

Une journée pour les acteurs du monde agricole et apicole s’est déroulée dans l’hémicycle du Conseil Général en présence d’apiculteurs, agriculteurs, élus…

ruches

Cette réunion ayant pour  objet :

de restituer les résultats du rucher observatoire :

  • les résultats des observations et des analyses d’abeilles de cire et de pollen,
  • le regard de scientifiques sur le travail réalisé,
  • le point de vue des partenaires (ADARA et Chambre d’agriculture).

d’apporter des informations d’importance et d’échanger sur :

  • l’homologation des produits phytosanitaires,
  • le rôle des pollinisateurs,
  • les pratiques culturales prenant en compte l’abeille.

Sollicité par les apiculteurs inquiets par le dépérissement des colonies, le Conseil général a  a donc initié en 2007 un contrat d’objectifs « apiculture durable ».

Cette démarche innovante a été conduite en partenariat avec :

  • la Chambre d’agriculture,
  • l’Association pour le développement de l’apiculture rhônalpine (ADARA),
  • les trois syndicats apicoles isérois : l’Abeille dauphinoise, le Syndicat apicole dauphinois (SAD), les Apiculteurs viennois,
  • le Syndicat des apiculteurs professionnels de Rhône-Alpes (SAPRA),
  • la section apicole du groupement de défense sanitaire (GDSA),
  • la Fédération départementale des chasseurs.

Le contrat apiculture durable comprend 4 actions:

  1. le rucher observatoire : suivi de 4 ruchers situés en zones arboricole, de grandes cultures, urbaine et montagne (2008-2011),
  2. les jachères polliniques et faune sauvage (2008-2012),
  3. la réalisation de documents de sensibilisation à destination des Isérois,
  4. l’installation d’un rucher sur les toits de l’Hôtel du Département (2007-2010).

Christian Nucci, vice président du Conseil Général, en charge de l’agriculture a rappelé en introduction de cette journée que ” De 2008 à 2013, le Conseil général a consacré 472 000 € pour la mise en œuvre de ce contrat apiculture durable dont 60% affectés au rucher observatoire (290 000 €).”

Ce rucher observatoire (action n°1 du contrat) mis en place en 2008 a été conduit en collaboration avec l’ADARA, la Chambre d’agriculture de l’Isère et avec la participation des structures apicoles et agricoles.

cette expérience innovante qui est une première en France, a permis de :

collecter des indicateurs de suivi de la qualité environnementale du département.

Des avancées majeures ont été obtenues avec la mise en évidence de fongicides dans les ruches, et de l’altération de la qualité environnementale en zone arboricole de Salaise-sur-Sanne, se traduisant par un dépérissement prononcé des colonies.

instaurer un dialogue constructif entre apiculteurs et agriculteurs.

–  engager, avec le concours des prescripteurs, des expérimentations de pratiques agricoles moins consommatrices de produits phytosanitaires.

Les expérimentations sont actuellement conduites sur le colza et la noyeraie, elles seraient à développer sur les arbres fruitiers.

Christian Nucci : “face au caractère expérimental de la méthode utilisée, le Conseil général a toujours été à l’écoute de la profession apicole lorsqu’il a fallu apporter des adaptations au protocole d’observation, à la liste des produits phytosanitaires à rechercher, au nombre d’échantillons à prélever selon les ruchers…, tout en respectant le cadre budgétaire alloué.

Les limites de la méthodologie utilisée, la complexité d’interprétation des résultats obtenus nous amènent à rester humbles et à ne pas faire de conclusions hâtives

Suite à cette journée, les résultats du rucher observatoire isérois accompagnés d’un courrier attirant l’attention sur les procédures d’homologation des fongicides seront prochainement transmis au Ministère de l’agriculture. L’envoi sera fait conjointement par l’ADARA, la Chambre d’agriculture et le Conseil général.

La conduite du rucher observatoire a contribué à une prise de conscience de l’impact de l’usage des phytosanitaires sur l’apiculture. Il s’est déjà traduit par la conduite d’expérimentations. Ces changements de pratiques sont à poursuivre et à amplifier en particulier sur la production fruitière, qui reste fortement dépendante des pollinisateurs.

Dans la limite de ses compétences, le Département continuera à accompagner le dialogue constructif et de qualité établi au sein de ce programme et que je souhaite voir perdurer.”


Annexe technique sur le Contrat ” apiculture durable”

De 2008 à 2011, des analyses de cire, d’abeilles et de pollen ont montré la présence de métaux lourds, HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et pesticides, en particulier sur les ruchers situés en zones arboricole (Salaise-sur-Sanne) et polyculture (Saint-Siméon–de-Bressieux).

Des avancées majeures ont été obtenues avec la mise en évidence de :

– fongicides dans les ruches,

– l’altération de la qualité environnementale en zone arboricole de Salaise-sur-Sanne, se traduisant par un dépérissement prononcé des colonies.

Suite à ces résultats, au dialogue suscité entre apiculteurs et agriculteurs et à la sensibilisation engagée auprès des agriculteurs, les travaux du rucher observatoire sont maintenant orientés en faveur de la modification de certaines pratiques agricoles et en faveur de nouveaux itinéraires techniques moins utilisateurs de produits phytosanitaires.

A ce titre, le Conseil général soutient des expérimentations et des applications pratiques conduites en partenariat avec l’ADARA, la Chambre d’agriculture, la SENURA et les prescripteurs (expérimentation sur noyers et sur colza).

Ces expérimentations sont actuellement conduites sur le colza et la noyeraie, elles seraient à développer sur les arbres fruitiers.

Les jachères

Le dispositif mis en œuvre de 2008 à 2012 en partenariat avec la Fédération départementale des chasseurs, avait pour objectif d’aider les agriculteurs à implanter des jachères en vue de fournir refuge et nourriture au petit gibier, plantes mellifères aux abeilles, et développer la biodiversité.

Parmi les 7 jachères proposées, 3 étaient à vocation mellifère.

Au plus fort de l’action, on comptait 293 hectares de jachères.

Cependant celles-ci n’étant plus obligatoires par la réglementation de la politique agricole commune (PAC), et le prix des céréales étant plus rémunérateur, les agriculteurs se sont désengagés et le dispositif a pris fin.

Depuis, la Fédération départementale des chasseurs aide à la mise en place de cultures intermédiaires via un don de semences végétales et à ce titre souhaite intégrer cette opération dans le contrat apiculture durable.

Cette sollicitation pourra être étudiée lors d’une prochaine réunion du comité de pilotage du rucher observatoire et après connaissance des résultats des expérimentations menées par l’ADARA sur ce type de cultures intermédiaires.

La sensibilisation à destination des isérois

Pour sensibiliser chacun à l’importance de l’abeille pour la biodiversité, des documents d’information pour le grand public et pour les professionnels ont été réalisés par le Conseil général.

Brochures « L’abeille une alliée pour nos cultures », « Protégeons nos insectes pollinisateurs », « Limitons l’usage des pesticides dans les maisons et jardins »,

Panneaux, plaquettes « Découvrez une jachère apicole »,

Le rucher sur les toits de l’Hôtel du Département

Deux ruches offertes par l’Abeille dauphinoise et le Syndicat apicole dauphinois ont été installées sur les toits de l’Hôtel du Département. De 2008 à 2010 deux agents du Conseil général ont suivi ces ruches. Le miel produit étant offert..

Gilbert

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