À l’image d’autres territoires ruraux, les Vals du Dauphiné sont en voie de périurbanisation. Ils regroupent près de 60 000 habitants en 2010. La population augmente à un rythme très soutenu.
Cet accroissement est surtout le fait d’un apport migratoire important. Les habitants occupent souvent un emploi hors du territoire, ce qui entraîne des déplacements nombreux.
La vocation résidentielle des Vals du Dauphiné n’empêche pas la création d’emplois surtout dans le tertiaire et dans la construction. Historiquement présente, l’industrie regroupe encore un quart des emplois. Pour répondre aux besoins d’une population croissante, développer le niveau d’équipement constitue un fort enjeu pour le territoire. De même, le développement du tourisme est une préoccupation pour les acteurs locaux.
Le territoire des Vals du Dauphiné est situé en Isère au cœur de la région traditionnellement dénommée “Nord Dauphiné”. À égale distance (50 km) de trois grandes villes, Lyon, Grenoble et Chambéry, il est depuis longtemps le lieu de passage entre le Lyonnais et le Piémont italien.
Le territoire est parcouru par tous les axes de liaisons transalpines, autoroutes A43 et A48 et lignes ferroviaires. Il est terre de frontière historique avec la Savoie : une ville coupée en deux en témoigne, Le Pont-de-Beauvoisin.
Le paysage des Vals du Dauphiné reste malgré tout plutôt rural. En 2010, les terres agricoles couvrent en effet 75,4 % de la surface totale, contre 47 % pour la zone de référence.
Pour autant, le territoire, rural par sa morphologie, est tout à fait périurbain dans son fonctionnement. Toutes les communes des Vals du Dauphiné sont périurbaines. Cela s’explique notamment par l’influence de Lyon et de Bourgoin-Jallieu.
Plus de deux personnes sur trois habitent ainsi dans la couronne périurbaine du grand pôle lyonnais. La densité de population (169 hab./km²) est beaucoup plus élevée que celle de la zone de comparaison. Elle dépasse même celle des zones périurbaines de Rhône-Alpes (159 hab./km²).
L’eau structure le paysage par la présence de nombreuses combes humides, “les Vals”. Le bassin hydraulique de la haute et moyenne Bourbre et la rive gauche du bassin du Guiers sont présents sur le territoire.
En 2010, le territoire compte 58 500 habitants répartis dans 39 communes dont 16 sont rurales. Un habitant sur quatre vit dans l’une des trois plus grandes communes : La Tour-du-Pin (7 980 habitants), Les Abrets (3 460 habitants) et Le Pont-de-Beauvoisin (3 450 habitants). En tant que ville-centre de la communauté de communes des Vallons de la Tour, La Tour-du-Pin occupe une place importante dans le territoire. Elle rayonne sur un bassin de vie regroupant 44 % de la population.
Une dynamique démographique parmi les plus fortes de la région
En 1962, les Vals du Dauphiné rassemblaient 33 600 habitants. Dans les années 1970, la périurbanisation a touché le territoire et, grâce aux migrations résidentielles, la population a progressé (43 500 en 1990, 45 900 en 1999).
Mais le phénomène s’est surtout accéléré depuis 1999 : + 27 % d’augmentation en dix ans, soit 13 points de plus que dans la zone de référence et 17 points de plus qu’en Rhône-Alpes. Le taux de croissance annuel, qui n’était que de 0,5 % entre 1962 et 1968, est ainsi passé à 2,2 % entre 1999 et 2010. Il est désormais très supérieur à celui des zones rurales (1,3 %) et même à celui des zones périurbaines (1,4 %). Malgré le doublement du solde naturel en dix ans, signe de la présence croissante de jeunes ménages, l’augmentation de la population est essentiellement le fait de l’apport migratoire (contribution de 82 %).
Les Vals du Dauphiné sont dans une position géographique telle qu’un passage de relais semble s’opérer avec le territoire limitrophe d’Isère-Porte-des-Alpes. Avec la création de la ville nouvelle de l’Isle-d’Abeau, ce dernier a connu, dans les années 70 et 80, une forte croissance démographique. Mais depuis 1990, la tendance y est au ralentissement.
Si les tendances actuelles se poursuivaient, la population des Vals du Dauphiné atteindrait près de 87 800 personnes en 2040 soit environ 30 000 habitants supplémentaires. Avec 1 000 habitants de plus chaque année, le taux de variation annuel moyen serait l’un des plus forts en Rhône-Alpes (1,3 % contre 0,6 % au niveau régional).
Une telle évolution ne serait pas sans conséquence pour le territoire. C’est pourquoi la maîtrise du foncier et la préservation de l’environnement constituent des enjeux importants pour les acteurs locaux.
Malgré une très forte baisse, l’industrie est toujours présente
Après une stagnation pendant plus de vingt ans, le nombre d’emplois dans les Vals du Dauphiné connaît une forte progression, passant de 16 000 en 1999 à 19 000 en 2010. La hausse concerne essentiellement le secteur tertiaire (+ 40 %) et la construction (+ 65 %), cette dernière étant directement liée à la croissance démographique.
Les principaux employeurs relèvent de l’économie présentielle avec 3 000 emplois dans la santé et l’hébergement médico-social, 2 600 dans le commerce et la réparation automobile, 2 200 dans l’administration et l’enseignement. De fait, depuis 1975, le territoire fait l’objet d’une mutation économique rapide : les activités présentielles prennent le dessus sur les activités non présentielles. En 2010, elles représentent 61 % de l’emploi total (contre 35 % en 1975).
Historiquement, l’industrie a toujours été très présente dans le territoire : elle occupait la moitié des emplois en 1975. Au cours des vingt dernières années, compte tenu de son orientation (textile), l’emploi industriel a moins bien résisté dans les Vals du Dauphiné (- 27 %) que dans la zone de référence ou en Rhône-Alpes (respectivement – 15 % et – 21 %).
Néanmoins, le secteur regroupe encore 25 % des emplois, soit 4 points de plus que dans la zone de référence. La fabrication de machines et d’équipements électriques (avec Tecumseh Europe, la Société Turpinoise de Mécanique et Mafelec) est particulièrement bien représentée. Les industries textiles (avec entre autres Dickson Saint-Clair et Ferrari) ainsi que l’industrie agro-alimentaire (avec Jambon d’Aoste et Chocolaterie de Marlieu) constituent d’autres spécificités du territoire.
Le maintien du caractère rural des Vals du Dauphiné est un enjeu fort pour les acteurs locaux. L’agriculture occupe 3 % de l’emploi total dans 500 exploitations. Leur nombre diminue, comme partout. Mais la surface agricole utile a peu évolué au cours des dix dernières années alors qu’elle est en diminution dans la zone de comparaison (- 7 %) et en Rhône-Alpes. Il s’agit surtout d’élevage et de culture de fourrages et de céréales. Cette activité joue un rôle prépondérant dans la préservation des paysages.
Elle joue aussi un rôle pour l’attrait touristique. Secteur peu développé dans les Vals du Dauphiné, le tourisme ne génère en 2010 que 130 emplois, soit seulement 0,7 % de l’emploi total (1,1 % dans la zone de référence). La capacité d’accueil touristique est limitée avec 17 lits/km² (contre 26 lits/km² dans l’ensemble des zones rurales).
Elle se compose essentiellement de résidences secondaires et touche un public familial. L’objectif des acteurs locaux est de développer le tourisme, en professionnalisant les pratiques et en s’associant avec les territoires voisins.