Le 19 août 2014, les maires de Saint Colomban et Saint Alban des Villards, Allemont, Vaujany, Saint Sorlin et Saint Jean d’Arves organisaient en urgence « Les Etats généraux du pastoralisme et des loups » au Col du Glandon.
De cette initiative est née la « Motion du Col du Glandon » qui milite pour une montagne vivante avec des troupeaux d’élevage, la stricte application du plan loup, un espace entretenu, des produits de qualité et un travail au-delà des frontières afin de requalifier le statut du loup au sein de la convention de Berne.
A ce jour, 307 communes ont délibéré sur cette motion.
Vendredi 12 juin 2015, Monsieur le Préfet de la Savoie a reçu les maires de St Colomban et St Alban
des Villards, St Sorlin et St Jean d’Arves, en présence de Monsieur le Sous-Préfet de Saint Jean de
Maurienne, de Monsieur le Directeur Départemental des Territoires et de Monsieur le responsable
départemental de l’ONCFS.
Les 4 maires avaient demandé audience après plusieurs attaques de troupeaux à proximité des
hameaux ce printemps, alors que tous les troupeaux ne sont pas encore en alpage (au 13 juin, 7
attaques déjà dans la vallée des Villards).
Chacun a pu faire part de son inquiétude face à la présence non régulée et croissante du prédateur :
– remise en question du sens même de la profession d’éleveur
– risque d’abandon de certains secteurs pastoraux (et donc risques d’extension des zones
d’enfrichement, recul de la biodiversité, mécanisation supplémentaire pour l’entretien des
domaines skiables), particulièrement grave dans certaines communes déjà touchées par une
déprise agricole importante
– difficile compatibilité du promeneur et du Patou, freinant le développement d’un tourisme vert.
Les maires ont pointé l’intérêt vital de l’agriculture dans la vie des territoires montagnards. Ils
demandent une gestion opérationnelle du loup, insistent sur la rapidité et la réactivité nécessaires pour
la réalisation des prélèvements prévus au plan loup et déplorent le manque de lisibilité dans les
dispositifs existants pour protéger les troupeaux !
Ils ont ensuite insisté sur la nécessité d’avoir une gestion territorialisée du loup pour une meilleure
réactivité, sur la nécessaire prise en compte des spécificités du territoire pour une stricte application du
plan loup.
Monsieur le Préfet a reconnu que l’arsenal juridique est lourd et mérite simplification. Il travaille à cet
effet avec ses services tant au niveau départemental qu’au niveau national, au sein du groupe loup. Il
constate lui aussi que malgré des prélèvements de loups (17 en 2014 contre 24 + 12 initialement
prévus), le nombre d’attaques constatées n’évolue pas à la baisse.
Il comprend la détresse des éleveurs et reconnaît que les indemnités versées ne peuvent être la seule réponse aux dégâts liés à la prédation, qui atteint le coeur même d’une profession. Il confirme les difficultés réelles à atteindre les objectifs du plan loup.
Il a ensuite rappelé les conditions de mise en place des dispositifs de protection (tirs d’effarouchement, tirs de défense simple, tirs de défense renforcée) qui peuvent être pris à la demande des éleveurs. Il a confirmé la possibilité qu’il a d’autoriser des tirs de prélèvement dans des zones particulièrement agressées et abordé le dispositif éventuel de prélèvement de loups en action de chasse.
L’ONCFS propose aux maires d’organiser sur leur territoire des actions de formation collective des chasseurs, leur permettant de participer aux actions de protection de troupeaux.
Les maires ont alors reconnu que des avancées étaient en cours mais qu’ « elles n’allaient pas aussi vite que la multiplication du nombre de loups sur le territoire » !
A l’issue de cette rencontre, Monsieur le Préfet et les représentants de ses services ont reçu une fiche
de présentation des « Rencontres de la Montagne » qui auront lieu au Col du Glandon le 22 août
prochain, juste avant la fête « l’ Echo des Montagne » du 23 août, afin de poursuivre le travail engagé
en 2014.
Les maires initiateurs de la motion du Col du Glandon vont maintenant demander audience à Monsieur le Préfet de l’Isère ainsi qu’à Monsieur le Préfet coordinateur national « loup ».