Selon une étude, publiée ce jour, commanditée par l’Alliance européenne pour la santé publique, la pollution de l’air a un coût économique de plus de 166 milliards d’euros par an à l’échelle des principales villes européennes, dont Grenoble, en d’autres termes de 1 000 euros par habitant en moyenne.
Il y a quelques mois, la Métropole grenobloise a été classée par Greenpeace, le Réseau Action Climat France et l’UNICEF, comme la deuxième meilleure élève parmi les 12 grandes agglomérations françaises pour ses initiatives visant à améliorer la qualité de l’air et les résultats d’ores et déjà obtenus en la matière, à savoir une réduction des émissions d’oxydes d’azote de 49% et des particules fines de 25%.
Néanmoins, les seuils réglementaires concernant le dioxyde d’azote et l’ozone sont encore dépassés de manière récurrente sur notre territoire. Une large majorité des habitants demeure, dans le même temps, exposée à un dépassement des valeurs recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé s’agissant des particules fines. La pollution atmosphérique est ainsi estimée responsable de la survenance prématurée de 3 à 7% des décès dans le bassin grenoblois.
En réaction, Christophe FERRARI, Président de Grenoble-Alpes Métropole et Sylvain LAVAL, Président du Syndicat Mixte des Mobilités de l’Aire Grenobloise déclarent :
” Le territoire métropolitain grenoblois a pris la mesure de l’urgence sanitaire, mais aussi sociale et économique, que représente la pollution de l’air et a multiplié les initiatives pour y répondre depuis plusieurs années. Il s’agit d’un combat quotidien en faveur de la qualité de vie des habitants comme de l’attractivité de notre territoire.
Un combat qu’il importe de poursuivre, d’accélérer, en accompagnant chacune et chacun, pour ne laisser personne au bord du chemin.
C’est ce à quoi s’attellent la Métropole et le SMMAG chaque jour, dans un contexte topographique local imposant de redoubler d’efforts : sauvetage de la liaison ferroviaire Grenoble-Gap et mobilisation en faveur d’un service express ferroviaire sur la région grenobloise qui constituera demain la colonne vertébrale de notre réseau de transport en commun ; mise en œuvre de la plus grande voie de France dédiée au covoiturage et de services de covoiturage et d’auto-partage ; développement de parkings relais en entrée d’agglomération de la grande région grenobloise ; développement du réseau cyclable, de solutions de stationnement sécurisées pour les cycles, du service Métrovélo ; multiplication des réseaux de chaleur sur le territoire, à Varces-Allières et Risset, Sassenage, Quaix-en-Chartreuse, Brié, Champagnier, etc ; développement du réseau de chauffage urbain qui utilise aujourd’hui 72% d’énergies renouvelables et de récupération, auquel 50% de bâtiments supplémentaires seront raccordés dans les prochaines années ; Prime Air Bois visant à contribuer au renouvellement des appareils de chauffage individuel au bois non performant et dont le montant a été doublée, atteignant désormais jusqu’à 2 000 euros pour les plus modestes ; mesures d’accompagnement des acteurs économiques s’agissant du remplacement de leur flotte de véhicules, à l’image d’une aide allant jusqu’à 18 000 euros par véhicule ; Zone à Faible Emission sur 27 communes devant permettre, dans quelques années, que plus aucun habitant ne soit soumis à un dépassement des seuils réglementaires…
Autant de mesures, loin d’être exhaustives, mises en œuvre en lien étroit avec les communes, et, pour bon nombre d’entre elles, avec le soutien de l’ADEME et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Toutes ces mesures, que nous allons encore renforcer, compléter, contribuent à améliorer la qualité de l’air sur notre territoire et à accompagner toutes et tous car il ne saurait y avoir de transition écologique sans justice sociale. Il importe cependant d’aller encore plus loin. En ce sens la mobilisation de toutes et de tous est indispensable et implique le plein et entier soutien de l’Etat, du Gouvernement et des parlementaires, un soutien que nous appelons de nos vœux.”
“A cet égard, on peut s’interroger, regretter que la vente d’appareils de chauffage individuel au bois non performants soit toujours autorisée.
Par ailleurs, le Préfet de Haute-Savoie a récemment signé un arrêté interdisant toute utilisation de chauffage à bois à foyer ouvert, dans 41 communes de la vallée de l’Arve ; une telle mesure ne devrait-elle pas s’envisager plus largement ?
On peut également légitimement s’interroger, a fortiori en comparaison des quelques dizaines de millions d’euros mobilisés par l’Etat ces derniers mois en faveur de la pratique cyclable, vis-à-vis des centaines de millions d’euros, si ce n’est aux milliards injectés dernièrement dans l’automobile et l’aérien, sans condition environnementale en résultant et sans incitation conséquente pour ses acteurs à se tourner vers des solutions d’avenir. On peut légitimement s’interroger, s’offusquer, vis-à-vis du refus de baisser la TVA à 5,5% sur les transports en commun et les services de mobilité.
A la lecture du projet de loi de finances 2021, on peut évidemment regretter aussi l’absence de moyens financiers supplémentaires pour accompagner les territoires dans la transition écologique, tout comme être pour le moins sceptique quant à l’introduction d’un « malus » pour les véhicules en fonction de leur poids, malus qui, en l’état du texte, ne s’appliquerait pas à la majorité des SUV !
Il y a par ailleurs urgence à mettre en œuvre un plan extrêmement ambitieux en faveur du ferroviaire afin d’entretenir le réseau et développer, au plus vite, des services express métropolitains à l’image du projet existant sur le bassin de vie grenoblois dont SNCF Réseau a reconnu récemment sa valeur dans un rapport remis au Ministre des Transports.
Nous en appelons ainsi à l’Etat, au Gouvernement et aux parlementaires pour mettre en œuvre des initiatives lisibles, cohérentes et ambitieuses en faveur de la préservation de la qualité de l’air.”