Rapport de l’Observatoire National des Prix et des Marges


Baisse des prix agricoles : impacts limités sur le consommateur et situations parfois préoccupantes pour les agriculteurs.

Le 4ème rapport publié par l’Observatoire National des Prix et des Marges constitue une source d’informations intéressante pour repérer le positionnement économique des agriculteurs au sein des filières. De plus, le calcul de l’€ alimentaire* offre une meilleure visibilité de ce positionnement des productions agricoles dans les différentes de branches de l’économie.

Ce 4ème rapport précise que, après plusieurs années de hausse, les prix agricoles à la production ont diminué en moyenne de -5% en 2014. Cette moyenne cache de grandes disparités puisque des productions comme les viandes bovine et porcine enregistrent des baisses plus importantes, de l’ordre de -6 à -8%.

L’Observatoire note également que les prix des produits issus des IAA baissent (-2%), mais que les prix à la consommation diminuent dans une proportion moindre (-0,7%).

Les Chambres d’agriculture notent par voie de conséquence :

  • que la baisse des prix agricoles n’est pas proportionnellement répercutée dans les prix que payent les consommateurs
  • Dans les secteurs de la viande, le recul des prix à la production s’accompagnent même d’une hausse, certes modérée, des prix à la consommation
  • Dans la filière céréalière, le repli du prix de la matière première s’est répercuté partiellement sur celui de la farine, mais le prix de la baguette payé par le consommateur est resté stable
  • Dans le secteur des fruits et des légumes, il convient également de noter que, en dépit du recul prononcé des prix durant l’été 2014, les marges brutes des GMS ont certes baissé, mais dans une moindre proportion.

Concernant l’€ alimentaire, il est important de souligner que la part du secteur agricole nécessaire entrant dans 100€ de dépense alimentaire s’élève à 19€. Il s’agit donc d’un domaine indispensable à l’économie nationale.

Ce rapport illustre les tensions très fortes sur les prix à tous les stades de la chaîne alimentaire. Il confirme que les coûts de production des agriculteurs, lorsqu’on y inclut la rémunération de la main d’oeuvre familiale, ne sont pas couverts par les prix, ni même par les prix et les aides dans certaines filières. L’Observatoire des Prix et des Marges produit des diagnostics utiles. Il convient maintenant à chacun de mettre en regard les leviers de politiques publiques qui pourraient contribuer à remédier aux déséquilibres préjudiciables aux exploitations et aux filières.

* € alimentaire : méthode qui permet de décomposer la contribution de chaque branche de la dépense alimentaire (importation, production, aval, taxe) du consommateur.

Gilbert

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