La sharka est une maladie virale qui atteint les arbres fruitiers à noyaux du genre Prunus : pêchers, abricotiers, pruniers, dans plusieurs régions du monde (Europe, Amérique du Nord et du Sud, Asie, Egypte). Il n’existe pas, à ce jour, de moyen de lutte chimique ou biologique.
Les chercheurs de l’INRA de Bordeaux s’orientent vers la recherche de gènes de résistance chez les arbres, en passant par la plante modèle Arabidopsis, plus facile à manipuler et dont le génome est connu. Les travaux récents de l’équipe valident l’utilisation d’Arabidopsis comme modèle et laissent entrevoir l’existence de plusieurs mécanismes possibles de résistance au virus de la sharka.
La sharka se transmet d’arbre en arbre, via les pucerons ou par la diffusion de plants et de porte-greffes1 déjà infectés. Outre les feuilles, les fruits infectés sont eux aussi source de virus pour les pucerons et c’est, avec la perte de qualité gustative, la principale raison pour laquelle leur commercialisation est interdite. Sans incidence sur la santé humaine, la sharka met en danger la qualité et la pérennité des productions fruitières et des pépinières, particulièrement dans le sud de la France.
En l’absence de moyen de traitement chimique ou biologique, les deux fers de lance de la lutte sont actuellement l’utilisation de plants certifiés indemnes de maladie et la surveillance régulière des vergers avec l’arrachage immédiat de tout arbre contaminé. L’application de ces consignes repose sur l’engagement volontaire de chacun.
Nouvelles alternatives : le développement de variétés résistantes
Les travaux conjoints de l’INRA de Bordeaux et d’Avignon visent à créer des variétés résistantes en utilisant des méthodes autres que la transgénèse. Il s’agit de rechercher des gènes de résistance existant naturellement chez les Prunus, en explorant la diversité génétique de l’espèce. Cependant il est difficile de conduire de telles recherches chez les arbres hôtes, car l’identification et l’isolement des gènes candidats requiert de larges populations couvrant plusieurs générations de croisements. De plus, les tests de sensibilité au virus chez un arbre fruitier demandent au moins 4 ans de suivi. C’est pourquoi les chercheurs ont choisi d’utiliser Arabidopsis thaliana, une plante modèle à cycle court (4 à 5 semaines), sur laquelle il est facile d’expérimenter et dont on connaît le génome. Après avoir identifié les gènes de résistance ou de sensibilité chez Arabidopsis, les chercheurs pourront rechercher leurs équivalents chez les Prunus, ce qui permettra d’accélérer l’ensemble du processus.
Source INRA