Le Grenelle sera t-il certifié Bio ?

Lors du Grenelle de l’environnement qui va se conclure et révéler les véritables intentions du gouvernement en matière de protection de l’environnement, les producteurs bio de Rhône-Alpes se sont positionnés dans les groupes de travail nationaux et lors des consultations régionales.Ils se montreront très attentifs aux mesures qui seront prises en faveur de l’agriculture biologique et se méfient par avance de nouvelles mesures gadgets qui éviteraient une nouvelle fois de prendre les mesures qu’impose la situation écologique.

Compte-tenu des derniers plans de soutien à l’agriculture biologique annoncés sans être suivi d’effets, les producteurs bio se gardent d’être trop enthousiastes après les annonces toutefois encourageantes des ministres de l’Ecologie et de l’Agriculture.

Pire, ils s’inquiètent des derniers bruissements du Grenelle qui font état d’un nouveau concept de Haute Valeur Environnementale (HVE).

S’il s’agit d’encourager une production et une consommation alimentaires d’une haute valeur environnementale, l’agriculture biologique est toute désignée. Elle n’autorise aucun engrais chimique et aucun pesticide de synthèse, et de plus est soumise à un processus de certification très strict. Les bénéfices de ce mode de production sur la qualité de l’eau, la préservation des sols, la biodiversité et la durabilité des exploitations agricoles, sont explicitement reconnus par tous les scientifiques. De plus elle jouit déjà d’une excellente reconnaissance chez les consommateurs français.

Si le projet est de peindre en vert une agriculture qui, quel que soit le nom qu’on lui donne, continue à polluer et à dégrader l’environnement pour privilégier le rendement au détriment de la préservation des ressources naturelles, le tour de passe-passe ne marchera pas.

Toute tentative de promouvoir un nouveau label alors que celui existant n’est pas suffisamment soutenu ne serait qu’une fumisterie conceptuelle pour éviter de s’attaquer véritablement aux problèmes d’environnement et continuer à ménager les lobby industriels et financiers qui s’opposent de toutes leurs forces à une véritable politique écologique.

La crise écologique sans précédent qui appelle les décideurs politiques, les acteurs économiques comme les citoyens à une responsabilité et des comportements nouveaux ne peut plus se contenter d’intentions, aussi louables soient-elles. Les producteurs bio de Rhône-Alpes rappellent quelques attentes concrètes : que l’objectif de 6% de Bio en 2010 soit assorti de moyens conséquents concernant les formations agricoles, la recherche appliquée, l’accompagnement technique, les aides à la conversion, et l’appui organisationnel.

C’est une occasion unique d’innover, comme l’a démontré le salon Tech & bio, et de hisser l’agriculture biologique à la pointe de la protection de l’environnement. Aujourd’hui, la France n’est qu’au 20ème rang européen avec seulement 2% de ses surfaces agricoles en bio.

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page