Ils refusent le “puçage” de leurs brebis

 

 

Dans un peu plus de deux mois, au 1er janvier 2008, l’ensemble du cheptel ovin et caprin de la communauté européenne doit être identifié avec des puces électroniques pour répondre aux exigences industrielles de « sécurité alimentaire » (règlement CE n°21/2004 du conseil du 17/12/2003). Des bergers et des bergères de plusieurs régions de France, à travers une lettre qui a circulé sur le net depuis août dernier, déclarent refuser le marquage électronique de leurs brebis et expliquent pourquoi. Quelques extraits:

“Dans la marche du progrès, refuser le puçage électronique des brebis peut paraître anodin. Pourtant, cette nouvelle mesure de traçabilité, nous la prenons en pleine figure car nous savons qu’elle nous pousse un peu plus loin dans un monde où l’on commence à se sentir de trop. L’élevage n’est pas seulement une industrie produisant du lait ou de la viande. La domestication n’est pas seulement la soumission d’un animal, c’est aussi un long compagnonnage commencé à la révolution du néolithique. Ces interdépendances influencent depuis 10 000 ans nos relations aux animaux, aux humains et au monde. Cette longue compagnie a participé à construire nos imaginaires, nos mythes, notre culture. Avec le puçage électronique, toute cette partie de l’histoire de notre humanité est anéantie, détruite, niée”.

Ces bergers “des plaines, des causses et des montagnes”, du Languedoc, du Vaucluse et d’ailleurs sont conscients que “refuser le puçage électronique, c’est voir son troupeau euthanasié”. Opposés à “la mécanisation de la vie”, ils disent prendre la parole pour tenter de sauver ce qui peut être sauvé:

“Nous avons encore quelques espoirs mais ils peuvent disparaître si l’on continue à se taire, à baisser la tête, à laisser échapper ce que l’on a dans les mains. Ici, il s’agit pour nous de conserver quelques chances d’élever des bêtes à peu près dignement, de ne pas collaborer par notre silence à l’automatisation et à la déshumanisation de l’élevage, à la transformation définitive des bêtes en marchandise et à notre enfermement dans un monde invivable pour les brebis et pour nous tous”.

Contact :

 

Groupe nord ouest : bergerouest@no-log.org

Groupe sud-ouest : Bergères et bergers languedociens rue du Port 81500 Lavaur

Groupe sud–est : Léon Nampepusse ancienne école 84400 Sivergues

Gilbert

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