PAC: pour la FNSEA, il faut REVENIR AUX FONDAMENTAUX

Comme prévu les réactions concernant le « bilan de santé de la Pac » ne se sont pas fait attendre. La FNSEA a été l’une des premières à donner son point de vue.

« Mariann Fischer Boel, Commissaire à l’agriculture, vient de faire une communication importante devant le Parlement européen. Il s’agissait d’indiquer les pistes souhaitées par Bruxelles dans le cadre du  » bilan de santé  » de la PAC.

Sur l’observation, le constat et le tableau de l’agriculture européenne, nous sommes d’accord. La très forte poussée de la demande mondiale de produits agro-alimentaires (Chine, Inde et pays émergents), le besoin de compétitivité, le respect de l’environnement et la nécessité de simplification sont des constats que la FNSEA partage avec la Commission européenne.

Mais qu’ont retenu les instances européennes des évolutions agricoles depuis 2003 ? En l’occurrence, la hausse  » arbitraire  » des quotas laitiers sans avoir fait le bilan exact des besoins et de la conjoncture, est prématurée. De même, requalifier la jachère en une mesure environnementale ne correspond pas à la réalité des besoins mondiaux… Et encore, faire passer l’ensemble des moyens affectés à la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la biodiversité dans le  » pilier  » du développement rural ou par la conditionnalité, ne va pas dans le bon sens.

Est-ce que Bruxelles souhaite continuer la politique du  » tout marché  » induite depuis la dernière réforme de la PAC sans tenir compte de la tension actuelle de ces mêmes marchés et des crises sanitaires à répétition ? Nous sommes rentrés dans une ère de grande volatilité des prix. Aujourd’hui, des prix qui flambent, et demain ?

Sur bon nombre d’autres sujets encore, nos positions divergent. L’agriculture, ce sont des hommes, des femmes, une politique et des moyens. Et là, nous avons une autre vision de ce qu’il faudrait réaliser. La lettre et l’esprit des propositions agricoles de Mme Fischer Boel ne donnent pas de réponse à la globalisation et à ses conséquences. L’essentiel est de revenir aux fondamentaux. L’Europe a-t-elle envie ou non de se battre pour sa souveraineté alimentaire ? Quelle politique, quels objectifs, avec quel budget ? Quels outils efficaces pour parvenir à une agriculture dynamique ? Quels outils de régulation pour les marchés erratiques ? Quelle agriculture et quels agriculteurs pour le XXIème siècle ?

La PAC doit avant tout être une politique économique ; tout miser sur le développement rural n’est pas une solution pour permettre au secteur agricole européen de répondre aux défis qui l’attendent tant dans l’Union Européenne que dans le monde.

Gilbert

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