Lors de la séance au sénat des questions d’actualité au gouvernement du jeudi 10 avril, Dominique Mortemousque, sénateur de la Dordogne, a interrogé Michel Barnier, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, sur la hausse du prix des matières premières et les émeutes de la faim qui ont éclaté dans de nombreux pays.
Le ministre a déclaré : « L’insécurité alimentaire devient une question de sécurité dans le monde ».
Dénonçant « une certaine indifférence des organisations internationales et des bailleurs de fonds à l’égard de l’agriculture » et « les effets d’un trop grand libéralisme qui a encouragé la spéculation », Michel Barnier a insisté sur l’urgence d’une initiative européenne de sécurité alimentaire qui pourrait prendre en compte un certain nombre de préoccupations et d’idées :
– Priorité à l’alimentation dans la production agricole
– Abondement d’urgence du Programme Alimentaire Mondial auquel il manque entre 500 à 600 millions d’euros
– Réorientation des programmes d’aide au développement vers l’agriculture comme le demande désormais la Banque Mondiale
– Consolidation d’une capacité de production agricole en France et en Europe
– Partage d’expertise avec les pays les moins avancés pour favoriser une véritable autonomie agricole
Ces idées seront étudiées et développées dans le groupe de travail mis en place avec Bernard Kouchner par le ministère des affaires étrangères et le ministère de l’agriculture notamment.
Michel Barnier compte évoquer cette « insécurité alimentaire » à l’occasion du prochain conseil des ministres européens de l’agriculture à Luxembourg le lundi 14 avril.
Enfin, le ministre a rappelé que l’agriculture ne peut être la variable d’ajustement d’un accord à tout prix à l’OMC dont « les pays les plus pauvres seraient les premières victimes ».
