Hausse des prix: l’OPL fait les comptes

L’Organisation des producteurs de lait (OPL) est un syndicat de producteurs français, membres de l’European Milk Board (EMB), réunis autour de la défense d’un prix rémunérateur de lait. Le syndicat donne, dans un communiqué, son analyse sur le prix du lait. “Les médias se font depuis quelques jours l’écho d’une hausse du prix du lait à la production pour le deuxième trimestre 2008 qui justifierait, selon les industriels, une augmentation des produits finis de 5 à 10% en magasin… Encore une fois, les agriculteurs sont désignés coupables d’une situation qu’ils n’ont ni voulue, ni provoquée et dont ils ne tirent quasiment aucun profit !

Pour tordre le cou définitivement aux idées reçues, l’OPL tient à rappeler quelques éléments essentiels à la compréhension de la formation du prix du lait et de la situation des éleveurs.

Tout d’abord, les matières premières ne représentent en valeur qu’une part minime du prix des produits finis. Ainsi, pour 8 yaourts nature, la « part de l’agriculteur » ne représente que 20% du prix final et pour 1 litre de lait demi-écrémé, 26% du prix…On se demande alors quels sont les produits dans lesquels le prix du lait représente entre 50% et 90% des coûts, comme l’annonce l’industrie laitière…

Par ailleurs, le prix du lait payé aux éleveurs pour un trimestre est basé sur la même période de l’année précédente. Aussi, l’augmentation annoncée de 26% pour avril à juin ne se cumule en aucun cas avec celle du premier trimestre (+37%). En réalité, les agriculteurs seront même moins bien payés. Les prix en magasin ne devraient donc pas augmenter, mais baisser (de 3% à 4% pour les produits cités en exemple) ! On voit bien que le prix des produits laitiers ne suit pas l’évolution du prix du lait à la production.

Enfin, cette augmentation de 26% ne permettra même pas aux agriculteurs de couvrir celle de leurs charges (40%). Les industriels ne jouent pas le jeu et les éleveurs en font les frais. C’est pourquoi une revendication majeure de l’OPL est que le prix à la production permette au moins de couvrir leurs coûts, et pour ce faire, qu’il soit de 40ct€/L minimum toute l’année.

Le prix du lait payé en France est l’un des plus bas en Europe. Les éleveurs allemands touchent 40ct€ par litre, sans que les prix à la consommation soient plus élevés. Ils demandent même une revalorisation à 45ct€/L en menaçant de faire une grève de livraison du lait aux laiteries. L’European Milk Board (EMB), groupement d’éleveurs de 14 pays dans toute l’Europe dont fait partie l’OPL, soutient cette initiative qu’il souhaite voir élargie dans le maximum de pays européens”.

Gilbert

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