Center Parc de Roybon: les inquiétudes de la Frapna

Suite à la future implantation d’un Center Parc à Roybon, le conseil d’administration de la Frapna a voté une motion. En voici sa teneur:

Le Conseil d’Administration de la FRAPNA Isère, saisi du projet d’implantation d’un Center Parc, porté par le Groupe Pierre et Vacances, sur la forêt des Avenières à Roybon, émet des réserves et exprime ses
inquiétudes à cause  des impacts conséquents et prévisibles de ce projet sur l’hydraulique, la flore, la faune, les pollutions, les consommations énergétiques ainsi que sur la production de gaz à effet de serre et de déchets.
Est-ce que le projet de Center Parc répond à un développement touristique adapté aux particularités de l’environnement et aux ressources disponibles du territoire ?

Le conseil d’administration de la FRAPNA Isère s’interroge donc sur le gigantisme de ce projet qui a une emprise de 206 hectares et aboutirait à l’implantation de 1 000 cottages ainsi que des équipements de services et de loisirs sur un espace jusque là vierge de toute urbanisation.

“Nos inquiétudes et nos réserves concernent plus précisément les points suivants “:

– La problématique de l’eau et de l’assainissement :

Alimentation et consommation d’eau : les installations de loisirs
(notamment le complexe aquatique) présentes sur le site aboutissent à une utilisation non raisonnée de la ressource qui obérera cette dernière.
Quelle sera l’incidence de l’installation d’un Center Parc sur les ruisseaux et zones humides en aval du site ? L’imperméabilisation de grandes surfaces pour les différentes infrastructures, couplée à la canalisation des eaux pluviales de ruissellement, auront une incidence sur l’alimentation en eaux de bonne qualité des ruisseaux proches.

Assainissement : quelles sont les solutions biologiques envisagées pour le traitement des eaux usées du potentiel Center Parc ? Quel sera le milieu récepteur des eaux usées  du site ? La capacité des ruisseaux
du secteur semble insuffisante pour supporter le volume important d’eaux usées inhérent au fonctionnement d’un Center Parc.

– Le patrimoine naturel :

Un centre de vacances implique un espace clôturé : comment  garantir la continuité des corridors biologiques nécessaires au déplacement de la faune ?
Proximité d’espaces naturels protégés : à 300 mètres du projet se trouve le Site Natura 2 000, d’importance communautaire « Etangs, landes, vallons tourbeux humides et ruisseaux à écrevisses de Chambaran ».
L’écrevisse à pieds blancs est par ailleurs présente sur de nombreux autres ruisseaux des Chambaran. Son milieu de vie est protégé par la loi nationale et européenne.

– Développement des transports :

Le développement des axes routiers et du trafic de l’aéroport de St Geoirs-Isère, induit par le Center Parc, auront des conséquences sur la production de gaz à effet de serre et augmenteront les nuisances sonores
subies par le voisinage.
Par ailleurs, la facilitation de l’accès obtenu par la desserte d’un Center Parc pourrait inciter à la croissance des sports motorisés en pleine nature.

– Fonctionnement du potentiel Center Parc :

Quelles seront les dépenses énergétiques nécessaires pour alimenter l’ensemble des infrastructures (notamment un « aqua mundo » tropical à 29°) ?
Comment seront  gérés les déchets, produits en quantité importante et continue ?
Comment le projet de Center Parc s’intégrera-t-il dans l’économie locale ? Est-ce que les entreprises et commerces locaux seront intégrés au projet de Center Parc, dans un souci de développement social et écologique ?

– Mode d’urbanisation :

Quelle est la cohérence entre ce projet d’urbanisation dispersé en zone naturelle et la volonté affichée du schéma directeur de la région urbaine grenobloise (auquel Roybon vient de se rattacher) de densifier et grouper l’habitat pour préserver les zones naturelles et agricoles ?

Le Conseil d’administration de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature, section Isère, a statué à l’unanimité de ses membres pour exprimer ses inquiétudes face au projet d’implantation d’un Center Parc.
Le CA se demande donc si ce type de tourisme s’inscrit dans un développement durable, éthique et surtout quelle en sera l’empreinte écologique ?

Contact

FRAPNA Isère, 5 place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble, 04 76 42 64 08, frapna-isere@frapna.org

Gilbert

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