Plan d’urgence: l’analyse de la Coordination rurale

A propos de la réunion d’hier sur le revenu des agriculteurs (voir notre article), la Coordination rurale, met quelques bémols, estimant que “des chiffres peuvent en cacher d’autres”.

“La réunion sur les revenus agricoles présidée par Michel Barnier a eu au moins le mérite de mettre officiellement en lumière la situation très dégradée de l’ensemble des secteurs agricoles. Il est cependant à craindre que la chute réelle des revenus soit encore plus catastrophique que ne le laissent supposer ces prévisions, tant la dégradation des termes de l’échange va en s’accélérant.

Quant à la réalité des aides annoncées de façon très médiatique, la CR demeure très sceptique. Les millions d’euros seront distribués selon des règles encore inconnues.

Il y a fort à craindre qu’une partie des 95 millions d’aides à la trésorerie annoncées ne soit pas distribuée parce que certains agriculteurs seront jugés insuffisamment en difficulté (pour ne pas épuiser trop vite les enveloppes d’aides) tandis que d’autres seront jugés trop faibles (et donc avec des capacités de remboursement pas suffisamment crédibles pour les banques), pour se voir accorder les prêts bonifiés à la trésorerie.

Pour les 75 millions d’aides à la réduction de la facture énergétique, seules les prises en charge de la TIPP et de la TIGCN au titre du 2e semestre iront abonder la trésorerie des producteurs.

Pour le reste, ce ne sont que des perspectives « d’ici 2013 » ou des mesures d’aides à l’investissement mais pas à la trésorerie.

Il reste encore à faire passer aux agriculteurs une potion très amère : coupables d’avoir dépassé la superficie de cultures sèches cadrée par la Commission européenne, ils se voient amputer leurs aides couplées à percevoir au 1er décembre de 4,85%. Cela représente un montant approximatif de 45 millions d’euros qu’il faut logiquement déduire des 250 millions annoncés.

La réalité, au-delà des effets médiatiques, c’est que le revenu des agriculteurs ne se décide plus depuis longtemps à Paris, mais dépend de la PAC qui est en faillite totale et qu’il convient d’urgence de réformer en profondeur. C’est cela qu’attendent les agriculteurs français de leur ministre et de leur gouvernement, conformément aux promesses récentes du Président de la République”.

Gilbert

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