Crise du lait: l’Isère entend jouer tout son rôle

Tous les acteurs de la filière lait étaient réunis ce matin à la préfecture pour une table ronde autour du préfet Albert Dupuis , de Christian Nucci, vice-président du CG38 chargé de l’agriculture, des parlementaires isérois (1) et de la DDAF. Les quatre organisations syndicales étaient représentées : Jean Robin-Brosse et Sylvie Fanjat pour la FDSEA, Aurélien Clavel et Emmanuel Berthier pour les JA, Marie Clavel pour la Confédération paysanne, François Ferrand, Pierre Mongellaz et Jean-Louis Ogier pour la Coordination rurale.

Ce premier tour d’horizon sera suivi d’un second qui se déroulera mardi 29 septembre au Conseil général de l’Isère à partir de 10h.

NucciA l’issue de cette réunion, le préfet Philip a souligné « la mobilisation de l’ensemble des acteurs, qui se sont exprimé avec beaucoup de force et de conviction ».

Il ajoute : « Nous avons exprimé le souhait et la volonté de faire part de la position de l’Isère dans ce débat. C’est un signe fort de la part des pouvoirs publics quant à la prise de conscience de la situation. L’Isère entend jouer tout son rôle dans cette réflexion. Nous prendrons nos responsabilités, chacun dans sa sphère de compétences ».

Le débat est donc amené à se poursuivre mardi prochain au CG38. Christian Nucci, à l’occasion de la foire de Beaucroissant, avait lancé l’idée d’un diagnostic de l’agriculture iséroise et d’une motion affichant clairement les ambitions de l’Isère dans ce domaine. La réunion du 29 septembre en sera l’occasion.

« Nous allons rédiger la copie de l’Isère pour l’agriculture, confirme Christian Nucci. Ce matin, c’est dans un climat de grande tristesse et de grande franchise qu’une détermination unanime s’est exprimée pour faire des propositions au ministre de l’Agriculture, lui donner du grain à moudre en vue de la prochaine réunion de Bruxelles. Si nous n’intervenons pas, ce sont des pans entiers de la politique d’aménagement du territoire que nous allons perdre. Sur le fond, c’est une nécessité d’introduire de la régulation et, peut-être, de sortir l’agriculture de l’OMC .».

L’agriculture de montagne (lire notre article) risque, avant les autres, de faire les frais de la déréglementation du marché qui frappe pratiquement toutes les productions. L’Isère , qui ne pourrait accepter que sa spécificité montagnarde soit ainsi mise à mal, aura à cœur de souligner l’urgence qu’il y a à renverser la vapeur, d’une façon ou d’une autre.

Pour leur part, les leaders de la Coordination rurale, Jean-Louis Ogier et François Ferrand, tout en ironisant sur « la réunionite » actuelle, estiment que leur action de grève lancée le 11 septembre (suspendue jusqu’au 5 octobre, date de la réunion de Bruxelles) a été positive : « Notre action a porté ses fruits. Nous avons infléchi la position gouvernementale, 20 pays se sont ralliés à notre cause. Et cela, malgré l’opposition de l’organisation majoritaire qui a tout fait pour casser le mouvement ».

Pendant la trève, quelques flèches volent encore ici et là. Ces 13 jours de grève du lait ont mis les esprits en ébullition. Poursuite des échanges le 29 dans l’hémicycle Aubert-Dubayet. où le climat est d’habitude tempéré.

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(1) Participaient à la réunion Didier Migaud, François Brottes, Gérard Colombier, Alain Pilaud, Jean Faure.

Gilbert

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