La Confédération paysanne a réagi au plan d’urgence annoncé par Nicolas Sarkozy aujourd’hui à Poligny: « Le président de la République, dans son discours à Poligny sur l’agriculture est loin de répondre aux attentes des paysans, souligne t-elle.
« Au-delà des propos qui dénotent une parfaite maîtrise de la démagogie (il faut bien caresser le monde agricole dans le sens du poil), il faut regarder de plus près l’analyse que le Président de la République fait de l’agriculture française et les mesures qu’il a proposées.
Cette crise est structurelle, elle est bien le résultat de choix politiques antérieurs, pas d’une catastrophe climatique ou d’un désordre sectoriel. Nicolas Sarkozy semble maintenant s’en apercevoir. Les remèdes qu’il s’agit d’apporter devraient donc être à la hauteur de l’ampleur du désastre.
Malheureusement, les mesures annoncées sont des grands classiques de la gestion de crise : des mesures conjoncturelles, en l’occurrence des aides à l’accompagnement de fin de vie pour la plupart d’entre nous. Il fait ce qu’il reprochait récemment à ses prédécesseurs en distribuant un peu d’argent aux agriculteurs. En outre, par un tour de passe-passe et une habile rhétorique, il transforme les 530 millions d’euros qui pourraient au maximum sortir des caisses de l’Etat en 1,650 milliard d’aides aux filières en difficulté.
Le très libéral Nicolas Sarkozy nous propose des orientations contraires à tout ce qu’il a prôné depuis plusieurs années : protection aux frontières, régulation des marchés, …. Mais ces orientations, indiscutablement nécessaires, ne relèvent pas des compétences françaises et devront être négociées avec nos partenaires européens. Un an après la présidence française de l’Union Européenne, on a du mal à croire qu’il va s’y engager alors qu’il n’en a rien fait à l’époque.
A l’évidence, le discours du président a notamment pour objectif de ramener à lui les voix du monde agricole et rural en vue des prochaines élections régionales. Mais le problème de l’avenir de l’agriculture et du devenir des paysans en France reste absolument entier ».