Entre 20 % et 40 % du bois exploité dans le monde sont abattus de façon illégale. Pour lutter contre la déforestation et le réchauffement climatique, les députés européens souhaitent interdire le commerce du bois abattu illégalement et renforcer les moyens de contrôle. Ils se heurtent cependant aux Etats membres, dont la position est beaucoup moins stricte. Un accord sera-t-il trouvé avant l’été ?
Ils sont jolis, solides, peu chers. Les bois tropicaux (teck, acajou…) ont la cote dans nos salles de bain ou nos jardins. Néanmoins, ils proviennent souvent de forêts naturelles et ne sont pas gérés de façon durable. Treize millions d’hectares de forêts tropicales disparaissent chaque année dans le monde, soit quatre fois la superficie de la Belgique ou la moitié de l’Italie. Avec ses conséquences : risques pour la biodiversité, réchauffement climatique, difficultés pour les populations dépendantes de ces forêts…
Le consommateur ne peut que difficilement savoir d’où provient le bois qu’il achète et s’il a été abattu légalement, et ce malgré certains labels (celui du Forest Stewardship Council par exemple). Le Parlement européen souhaite rendre obligatoire la traçabilité du bois. « L’ensemble de l’échiquier politique soutient l’interdiction du commerce de bois illégal en Europe, l’extension des exigences de traçabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement et des sanctions minimales pour les contrevenants », explique la Britannique Caroline Lucas (Verts).
L’UE accusée d’hypocrisie
Les vœux du Parlement européen ont cependant été bloqués par les Etats membres, réunis au sein du Conseil de l’Union européenne. En mars dernier, ils avaient en effet adopté une position bien plus faible que celle du Parlement européen en première lecture.
« Cela fait des années que l’Union européenne prêche contre le bois illégal mais continue hypocritement à lui fournir l’un des plus grands marchés », s’emporte Caroline Lucas.
Un compromis devra donc être trouvé entre les deux colégislateurs au cours de la seconde lecture. La commission de l’environnement du Parlement européen a adopté ses recommandations le 4 mai : elle a conservé la plupart des amendements rejetés par le Conseil.
Les négociations vont commencer. Pour que le vote en séance plénière se tienne en juillet, il faudra qu’elles aboutissent assez rapidement.