Une PAC mal verdie et toujours moins d’agriculteurs

La coordination rurale réagit face aux propositions de Bruxelles concernant la future PAC

L’indécence de la publication des aides PAC face à la crise agricole

“Les propositions présentées aujourd’hui même par le Commissaire européen à l’Agriculture sont à l’opposé de ce qu’exigent les défis du XXIème siècle et symbolisent la déshérence de l’Union vis-à-vis de son agriculture. Alors que les traités de Rome et de Lisbonne abordaient de façon équilibrée les préoccupations économiques, sociales et environnementales, désormais la démesure prévaut ! De compromis en renoncements, la PAC ne raisonne plus qu’en termes d’environnement et de budget, et ce de manière très artificielle…

Pour une agriculture forte, il faut des agriculteurs. Hélas, ce sont bien les réformes de la PAC depuis 1992 qui ont conduit à leur disparition progressive. L’UE devrait s’interroger sur cet état de fait et conduire une analyse prospective chiffrée pour augmenter ou stabiliser le nombre des actifs agricoles. En lieu et place, ce sont encore les agriculteurs qu’on accuse en les pénalisant sur les aides s’ils n’emploient pas assez de main d’œuvre ou si leurs pratiques ne sont pas assez « vertes » au goût de nos fonctionnaires.

Ce n’est pas en conditionnant les aides à des pratiques jugées plus vertueuses, tout en soumettant les agriculteurs à la concurrence mondiale qui se soucie bien peu d’environnement et encore moins de social, que l’on parviendra à maintenir et à fortifier ce secteur stratégique majeur qui détermine notre sécurité alimentaire.

La réflexion sur la PAC doit se détacher de l’obsession budgétaire et retrouver du bon sens : un budget ne fait pas une politique, mais une politique bien pensée doit engendrer un budget adapté. Les propositions de la CR pour une PAC souveraine, basée sur des prix rémunérateurs (donc se passant des aides) et protégée d’une mondialisation sauvage, entraîneraient une économie budgétaire très conséquente.

La CR appelle à un réveil politique de la France qui doit maintenant tenir un discours responsable et éclairer les autres pays sur les erreurs accumulées par la PAC depuis 20 ans. Il s’agit de rappeler aux États membres leurs obligations de respecter les traités censés les unir, tout particulièrement en ce qui concerne la politique agricole.

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page