Mortalité des huîtres : où en est-on ?

Pour la deuxième année consécutive, les ostréiculteurs français doivent faire face à une surmortalité importante de leur cheptel, particulièrement en période estivale. Le point sur la situation.

Mortalité des huîtres : où en est-on ?


Dans les bassins ostréicoles, deux agents pathogènes sévissent plus particulièrement. Le virus OsHV-1, identifié depuis 2008, est considéré comme l’organisme prépondérant à l’origine des mortalités chez les naissains, les huîtres de moins d’un an. La bactérie Vibrio aesturianus s’attaque quant à elle aux huîtres adultes. Déjà détectée à l’été 2012, elle est cette année particulièrement virulente. Sans danger pour l’homme, ces deux organismes induisent pour les ostréiculteurs des pertes pouvant atteindre 65 % d’un élevage.

Les conditions climatiques particulières du printemps-été 2013 sont l’un des facteurs retenus pour expliquer cet épisode de surmortalité : les fortes précipitations du printemps et le brusque écart de températures du début de l’été pourraient avoir favorisé la prolifération de Vibrio aesturianus.

Face à cette situation, les services de l’État et de l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) se mobilisent. Afin de lutter au mieux contre les causes de mortalité des huîtres, une surveillance a été mise en place, permettant de faire remonter les informations depuis les exploitations touchées : alertés par les ostréiculteurs, les services déconcentrés de l’État saisissent l’Ifremer dans le cadre d’un réseau ad hoc, le Repamo (Réseau Pathologie des Mollusques).

Si les analyses menées en laboratoire ont permis d’identifier la souche bactérienne active en 2013 comme identique à celle présente l’an dernier, elle n’ont en revanche pas établi de différence de sensibilité à Vibrio aesturianus entre les différentes variétés d’huîtres. Ainsi, les huîtres dites « triploïdes », largement utilisées depuis quelques années par les professionnels et présentes sur les étals tout au long de l’année, se révèlent sensibles à la bactérie, au même titre que les « diploïdes », issues de captages naturels ou d’écloseries.

Élevées en milieu aquatique ouvert, les huîtres ne peuvent être ni traitées ni vaccinées. Il s’agit donc de mettre en place des mesures pour limiter la propagation de l’infection. Lorsque des hausses de mortalité animale sont observées, les transferts de naissains sont restreints. D’autre part, des pratiques d’élevage adaptées à la situation (diversification des productions, densité…) sont encouragées auprès des professionnels. Enfin, une des clés se trouve sans doute dans la sélection des espèces et le développement d’huîtres moins sensibles aux bactéries et virus.

Gilbert

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