Les scieurs exaspérés

Le 7 octobre prochain, 1.000 chefs d’entreprise, en provenance de toute la France, quitteront leur scierie pour venir manifester leur exaspération à l’Assemble Nationale .

En cause, l’inaction du gouvernement, et du Ministre de l’Agriculture Stéphane LE FOLL, face à l’hémorragie des exportations de grumes[1] vers l’Asie. Une pétition de soutien circule déjà auprès des parlementaires.

La grume brule entre les industriels du bois – regroupés et représentés par la Fédération Nationale du Bois (FNB) – et le gouvernement. Le 7 octobre prochain, 1.000 chefs d’entreprise, en provenance de toute la France, laisseront leur scierie le temps d’une journée pour venir manifester de 13h à 18h leur exaspération  devant l’Assemblée Nationale. Les industriels du bois mettent en cause l’inaction et le laxisme du gouvernement, et de son Ministre Stéphane LE FOLL, face à un phénomène qui selon eux n’a déjà que trop duré : l’exportation massive de grumes vers l’Asie.

« Cet été, nous avons été reçu deux fois par Stéphane LE FOLL et avons pu lui expliquer clairement l’urgence de la situation pour nos industries françaises. Suite à quoi, rien. Aucune disposition », déplore Laurent DENORMANDIE, le porte-parole des manifestants et Président de la FNB. Car, selon la Fédération, la situation est alarmante. Depuis déjà plusieurs années, des millions de mètres cubes de grumes partent en Asie, principalement en Chine, sans aucune régulation. Conséquences, la spéculation gagne du terrain et les scieurs ont de plus en plus de difficulté à trouver de la matière première pour approvisionner leur outil de travail.

« Ce qui est un comble dans un pays qui dispose de la plus grande réserve forestière en Europe », poursuit le Président de la FNB. Cette dernière avance deux chiffres : 1 million de mètres cubes de grumes financées pour partie par le Fonds Forestier National expédiées en Chine, dans des conditions sanitaires déplorables, pour une perte de valeur ajoutée pour l’industrie française estimée à 800 millions d’euros, rien que pour l’année 2013. Sans compter les conséquences sociales de cette spéculation du bois qui risque de se traduire par la fermeture de scieries et la suppression de nombreux emplois. « Si le gouvernement ne fait rien, ce sont 450.000 emplois qui sont directement et indirectement menacés » explique Laurent DENORMANDIE.

Les industriels demandent des mesures de sauvegarde immédiates

Pour enrayer le phénomène, les scieurs – par le biais des représentants de la FNB – demandent à être reçu par le 1er Ministre, Monsieur Manuel VALLS, dans les plus brefs délais. Ils demandent au gouvernement la mise en place de mesures de sauvegardes concrètes et immédiates qui soient à la hauteur de l’enjeu et qui assurent rapidement la sécurisation de leurs approvisionnements. Ils préconisent pour cela l’instauration de mesures sanitaires et d’une politique de quotas en France, puis en Europe, par pays et essence de bois, permettant de réguler le marché.

« De nombreux pays, comme les Etats-Unis, pratiquent une politique de quotas pour la sauvegarde de leur industrie nationale. Pourquoi pas la France ? s’interrogent les scieurs. En parallèle de l’organisation de cette manifestation, une pétition circule auprès des parlementaires pour recueillir leur soutien. La FNB annonce d’ores et déjà que, si aucune mesure n’est prise rapidement, d’autres journées d’actions auront lieu. Elle menace même de ne pas apposer sa signature au contrat de filière. La filière forêt-bois ayant été reconnue par le gouvernement comme étant une filière stratégique pour une nouvelle France industrielle. La sécurisation des approvisionnements constitue bien là un préalable…



[1] Troncs d’arbres abattus, écimés et débarrassés du houppier ainsi que des branches.

Gilbert

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