L’intérêt du co-compostage

Deux réunions étaient organisées récemment dans le Voironnais, à l’initiative de l’ADAYG, sur le co-compostage. Afin de valoriser ses déchets verts, la communauté d’agglomération du Pays Voironnais réfléchit en effet à la mise en place du co-compostage en partenariat avec les agriculteurs. Il s’agissait donc d’aborder les différents aspects technico-économiques de cette pratique, et de recueillir l’ avis des exploitants agricoles sur les conditions de faisabilité.

C’est l’occasion pour Sillon38,  d’exposer avec l’ADEME l’intérêt de cette démarche.

Le co-compostage à la ferme est un mode de gestion de proximité des déchets verts d’une collectivité, le plus souvent des déchets verts (tonte, élagage, entretien des jardins…), par un groupe d’agriculteurs éleveurs, en compostage avec leurs effluents d’élevage.

Pour l’ADEME, participer à une opération de co-compostage à la ferme peut présenter plusieurs intérêts non négligeables pour l’agriculteur:

Un intérêt agronomique : c’est une modification des propriétés agronomiques de l’effluent d’élevage. Par rapport à l’effluent initial (fumier, fientes, lisier…), la disponibilité de l’azote dans le co-compost est moins rapide, et le carbone est plus stable. Le pouvoir d’amendement organique du compost est plus important. Un atout pour entretenir ou améliorer la structure des sols qui en profiteront.

Un intérêt sociétal : c’est une opportunité de dialogue et de partenariat avec une collectivité territoriale. L’agriculteur réalise un acte citoyen positif, puisqu’il participe au recyclage des déchets verts de la collectivité et/ou des professionnels paysagistes concernés.

Un intérêt financier : c’est une rémunération du travail de composteur-recycleur. L’agriculteur participe activement à l’opération de recyclage du déchet vert. A ce titre, il doit être dédommagé par la collectivité au titre du service rendu de compostage et/ou d’épandage.

Un intérêt réglementaire: ce sont des contraintes d’épandage allégées. Un co-compost déchet vert – effluent d’élevage est un produit stabilisé, dont la charge pathogène est fortement réduite, et dont les distances d’épandage aux tiers sont plus faibles que pour l’effluent brut. De même c’est un produit possédant un C/N plus élevé que l’effluent brut, donc il bénéficie de contraintes d’épandage moins dures au titre de la Directive Nitrate.

Un intérêt technique : c’est d’une part une maîtrise du risque d’odeurs lors de la phase de compostage, et d’autre part une simplification de la phase d’épandage. En effet, l’apport d’un co-structurant carboné à l’effluent d’élevage brut, riche en azote, permet d’optimiser le C/N du mélange total, ce qui limite le risque de dégagement d’odeurs. Le produit fini est homogène, donc plus facile épandre (répartitions longitudinale et transversale régulières).

Dans son numéro de février 2006, la lettre du Comité de Territoire du Sud Grésivaudan, cite le témoignage de Raphaël Gaillard, agriculteur à Saint-Vérand et en Gaec depuis le 1er janvier 2006. Il élève une vingtaine de vaches allaitantes ainsi que des porcs en semi- plein air et produit également des noix sur une surface totale de 35 ha. Adhérent à la CUMA départementale Isère Compost , il  a réalisé son premier co-compost (mélange fumier/déchets verts) à la fin de l’été 2005:

« Je suis venu au compostage pour diverses raisons. La principale est de pouvoir épandre une matière organiquede bonne qualité et de pouvoir l’épandre sur les cultures sans problèmes d’odeurs. Je voulais également réduire mes transports pour les épandages. L’utilisation de broyat me permet d’augmenter les tonnages de matièreorganique et de réduire mes apports d’engrais chimiques. Pour moi, une seule chose est contraignante : le transport de la plateforme de broyage jusqu’à la parcelle. Une fois le produit au champs, le travail de mise en andain et de retournement est bien organisé avec la CUMA et prend un temps minimum. Ce n’est donc pas un problème. Ce premier essai est très concluant. Je reste cependant vigilant sur la propreté du broyat et en finalité du co-compost. Le produit a été épandu sur des prairies et j’attends de voir les terrains au printemps pour valider ce que j’ai vu lors de l’épandage, c’est à dire très peu d’indésirables type plastiques ou ferrailles.»

Gilbert

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