La confédération paysanne n’apprécie pas la façon dont l’Etat traite le dossier de la fièvre catarrhale ovine
« Depuis l’apparition de la FCO, nous assistons à une gestion incohérente, et non harmonisée sur le plan européen, de l’épidémie et de ses conséquences.
Dans l’ultime dispositif vaccinal présenté par le ministère, il apparaît que l’Etat choisit de ne pas gérer la maladie dans le cadre d’une prophylaxie sanitaire collective.
Ainsi pour le sérotype 8, la vaccination va se dérouler dans le cadre d’une relation libérale entre vétérinaires et éleveurs, ce que nous déplorons.
Par conséquent, les honoraires pratiqués par les vétérinaires seront libres alors que dans le même temps ils percevront directement une aide européenne pour assurer l’acte.
De plus, en l’absence, à ce stade, d’un cadre sanitaire précis, les éleveurs vont devoir déterminer, à leurs risques et périls, la stratégie vaccinale au sein de leur élevage.
Par souci d’efficacité, nous souhaitons que les éleveurs qui le voudront puissent réaliser eux-mêmes la vaccination. Des précisions doivent être apportées quant aux modalités de délivrance du vaccin par les vétérinaires du fait que les doses seront mises à disposition progressivement et en quantité insuffisante !
Concernant le sérotype 1 dont on connaît l’extrême dangerosité pour les ovins, il est nécessaire d’envisager rapidement une vaccination sur une large bande allant de Biarritz à Menton dans le sud de la France, incluant les bassins ovins laitiers.
Alors que la FCO sévit en France depuis 2000, il est déplorable que l’Etat n’ait pas su anticiper cette crise en tirant les leçons de l’expérience Corse concernée par 4 sérotypes !
En particulier, il aurait été salutaire d’envisager dès 2006 une stratégie vaccinale, plutôt que de compter sur le zonage pour enrayer la diffusion du virus par un vecteur autochtone. Nous regrettons que des considérations économiques et commerciales aient prévalu sur des considérations sanitaires et zootechniques.
Aujourd’hui, le désengagement de l’Etat préfigure d’une nouvelle manière d’appréhender les crises sanitaires en substituant à une gestion réglementée, collective et mutualisée une gestion relevant strictement du dogme libéral dans laquelle l’éleveur se retrouve seul à assumer les risques ».

