La Confédération paysanne se dit scandalisée par l’annonce de la réautorisation du Cruiser, insecticide d’enrobage de la firme Syngenta. Elle commente cette décision dans un communiqué: « Michel Barnier vient de prendre une décision gravissime ; Pour se justifier, il annonce un renforcement du protocole de suivi de l’autorisation, et ce faisant, le ministre fait un double aveu :
– il reconnaît le manque de sérieux du protocole de suivi 2008, véritable mascarade scientifique, dénoncée dès le début de l’année par les associations syndicales, apicoles et environnementales
– il admet l’impuissance du pouvoir politique à assurer une politique sanitaire efficace puisqu’il autorise le produit sans avoir obtenu l’ensemble des éléments scientifiques de suivi sur la campagne 2008 (les résultats ne sont pas encore disponibles).
Plus gravement encore, Michel Barnier précise qu’il suspendra en urgence l’autorisation si certains éléments le justifient. On laissera à chacun le soin d’apprécier l’intérêt de cette mesure et d’imaginer les moyens à mettre en oeuvre quand les semences de maïs enrobées seront en terre !
Les prescriptions contenues dans la décision du ministre telles que l’ajout de déflecteurs sur les semoirs, la date limite pour le semis (le 15 mai), l’interdiction d’utiliser du Cruiser plus d’une année sur trois sur la même parcelle invitent la Confédération paysanne à l’interroger sur un point : quels moyens pour assurer le contrôle et donc l’efficacité de ces mesures irréalistes ?
La Confédération Paysanne dénonce le double language du ministre, on ne peut prétendre promouvoir une agriculture durable, et soutenir l’agriculture toxique en autorisant l’usage de pesticides tels que le Cruiser de Syngenta ..
La Confédération paysanne dénonce cette décision inique qui ne répond qu’à une minorité soucieuse de ses intérêts financiers au mépris de l’intérêt général ».