Programmée depuis longtemps par Créabois, la visite de SDCC (société dauphinoise charpente couverture), à Varces, s’est déroulée jeudi dernier. Conduite par Patrick Lambouroux, la délégation comptait plusieurs représentants de la filière bois iséroise ainsi que deux conseillers généraux, Charles Galvin, délégué à la forêt, filière bois et montagne et Denis Pinot, vice-président Commission des finances de l’administration générale et de la coopération décentralisée.
Jean-Claude Mattio (ci-dessus), PDG de SDCC, a exposé, au cours d’un petit déjeuner, l’historique de son entreprise, sa philosophie, ses réalisations, en présence de David Bosc, directeur général.
Charpentier de formation (CAP et BP), Jean-Claude Mattio, au terme de 3 ans de chantier et 7 ans de BE, a créé sa société il y a 26 ans, avec la passion du bois pour moteur, l’esprit d’entreprise et quelques idées forces:
« Je me suis entouré très vite d’un bureau d’études, explique t-il, convaincu qu’une entreprise de construction se doit de maîtriser par ses propres moyens les différentes phases d’un ouvrage : la partie étude, la fabrication et la pose. C’est sans doute un peu à contre-courant, aujourd’hui où ces différentes tâches sont effectuées séparément. C’est pourtant la force de SDCC ».
SDCC, forte d’une cinquantaine de salariés (dont plus de 20% dans l’encadrement) développe une triple compétence :la charpente et l’ossature bois, la couverture, la vêture.
Elle a ajouté à sa palette, depuis quelques années, la couverture à joints debout en zinc, cuivre, alu, inox.
SDCC à qui il arrive de conduire 8 à 10 chantiers en même temps, occupe une place de leader régional dans la construction bois. Les marchés publics représentent 80% de sa clientèle.
Quelques exemples de réalisations de SDCC en Isère : la salle des sports de Gières, le Pont des Fayettes à Valbonnais, le collège Fernand-Léger à Saint-Martin-d’Hères, le Pôle Santé de La Tronche, la piste du Vélodrome de Grenoble, l’école du Touvet, le lycée de Villard-Bonnot. Parmi les plus récents : le collège d’Allevard, qui ouvre à la rentrée prochaine, la crèche Philippeville (ci-dessous), à Grenoble, inaugurée prochainement.
Plus de la moitié du bois utilisé vient de la région
Evidemment, la passion du bois constitue le ciment de cette entreprise, sa culture. « Elle s’exprime, dit Jean-Claude Mattio, à travers chacune de nos réalisations ».
C’est la noblesse du matériau bois que met en avant l’entreprise de Jean-Claude Mattio, depuis le premier jour. Il suffit de s’attarder un peu sur ses réalisations pour s’en convaincre. De quoi encourager les vocations. La construction bois a de l’avenir dans notre région, parce qu’elle contribue à développer l’économie des territoires en préservant l’environnement. Particulièrement en Isère où le bois est largement disponible et de qualité.
« 55 à 60% des bois que nous utilisons proviennent de la région, souligne Jean-Claude Mattio. C’est non seulement un gain de temps appréciable pour l’entrepreneur mais un gain pour tous ».
SDCC utilise chaque année de 2 à 3000 m3 de bois massif. Ce bois provient majoritairement de l’Isère, de la Drôme et des départements limitrophes.
Le bois lamellé utilisé est essentiellement de fabrication française.
Les principales essences utilisées : le sapin, l’épicéa et le douglas pour les structures. Le mélèze, le douglas, le sapin, le red cedar, le pin sylvestre et parfois le chêne et le châtaignier pour les vêtures.
Le développement d’outils de haute technologie répond à l’ exigence de qualité et de précision souhaitée par Jean-Claude Mattio. Le bureau d’études où travaillent six personnes, calcule, dimensionne, conceptualise tous les projets. Comme le souligne David Bosc, « nous nous efforçons d’intégrer en amont tous les paramètres. Ainsi les réservations pour l’électricité, la plomberie, le chauffage, la ventilation, sont anticipées dans les éléments de charpente ou de façade ». Idem pour les engins de levage dont la place est réservée au centimètre près.
C’est donc un concept sur mesure qui est à l’œuvre, garantissant une coordination efficace et donc un gain de temps dans la construction.
La visite de l’usine a permis de vérifier que toute pièce usinée dans les ateliers est numérotée et étiquetée. « Cette numérotation des pièces nous permet d’avoir une parfaite traçabilité depuis la phase conception et plans (la numérotation des pièces réalisée au niveau du BET est intégrée à nos plans de pose) jusqu’à la mise en oeuvre définitive sur le chantier en passant par le colisage par paquets et la livraison des pièces sur chantier ».
SDCC prospère et est en passe de s’agrandir, se trouvant à l’étroit dans ses ateliers. Jean-Claude Mattio envisage lui aussi de prendre le large. L’heure de la transmission de l’entreprise approche, comme il l’a lui-même annoncé. Un tournant pour SDCC mais qui ne pose, apparemment, pas de problèmes. La passion du bois est déjà transmise. La relève semble assurée.L’édifice est solide et les hommes de SDCC déterminés.