Le spectacle est désolant, donne la chair de poule: des tracteurs déversent des milliers de litres, 60000 au total, de lait dans un champ à Pierre-Chatel. Ceci sous le regard des élus qui soutiennent l’action des producteurs.
Ces derniers sont en grève et ne livrent plus leur lait. « Au prix ou on nous le paye, vaut mieux le jeter », dira l’un d’eux. » On ira au bout de notre action, même s’il faut en crever » , ajoutera Sébastien Luyat, producteur de lait à Nantes-en-Rattier.
« Notre revendication est simple: on veut que notre lait soit payé à hauteur de 400 euros la tonne, point final. Pour ce il n’y a qu’une alternative: la régulation de la production. Vous comprenez que l’on ne peut plus travailler de la sorte, le prix du lait baisse et nos charges augmentent. On vend à perte, comment voulez-vous que les jeunes s’en sortent, ils sont criblés de dettes. »
L’agriculteur est satisfait de voir que le mouvement prend de l’ampleur. « Nous venons de boucler notre première semaine de grève, à savoir de ne plus livrer notre lait. Une union laitière complète, celle de Pierre Percée, 16 producteurs vient de se joindre à notre mouvement, cela prouve que la tension est à son maximum ».
Charles Galvin, conseiller général de l’Isère, est lui également écoeuré, dépité » Nous sommes en zone difficile. Si nos producteurs disparaissent, que vont devenir nos terres? On ne peut que soutenir ce mouvement où nos agriculteurs jouent leur avenir. »
Pour Hubert Eyraud-Griffet, producteur à Lavars, élu à la Chambre d’agriculture et vice président de la Coordination rurale », cette grève est un dernier ultimatum avant que l’on disparaisse de la circulation ».
Chacun a noté que la majorité des manifestants étaient des jeunes et que c’est la base qui se révolte, hors appareil syndical dit-elle, même si la FNSEA a fait l’unanimité contre elle dans la gestion de cette crise. « Elle l’a même provoqué en se positionnant pour la suppression des quotas », a t-on entendu.
Voir par ailleurs les réactions de Charles Galvin et de Hubert Eyraud-Griffet.