Des femmes tchadiennes luttent contre la déforestation

L’Association Lead Tchad (Leadership pour le Développement Durable) développe un projet avec des groupements féminins pour la mise en place de cuiseurs solaires pour lutter contre un des facteurs du dérèglement climatique, de la désertification et de la perte de biodiversité : la déforestation. Ce projet met en lumière la nécessaire prise en compte du rôle leader des femmes dans ces projets de préservation de l’environnement.

La déforestation cause la désertification

Au Tchad, le taux de déforestation est responsable de la disparition de deux cent mille hectares de forêt par an, soit l’équivalent de deux fois la superficie de la Martinique ! Elle provoque la désertification (1) de la zone sahélienne du Tchad, entraînant une avancée du désert de 3km par an. Le projet mené par Lead Tchad s’implante dans une zone particulièrement vulnérable aux aléas climatiques et aux pressions des activités humaines sur la ressource en bois.

Pour Sébastien Genest, vice-président de France Nature Environnement: « La désertification ne doit pas être la grande oubliée en cette année internationale des forêts. Souvent le rôle des femmes en tant que leader pour préserver les forêts tropicales est sous-estimé».

Les femmes rempart contre la déforestation

Ce projet de cuiseur solaire intègre plusieurs dimensions de la lutte contre le changement climatique : la promotion de la source d’énergie renouvelable, la mise en place de zones protégées, des « parcs à bois », et la réduction des problèmes de santé de la femme dus à la fumée. Dans ce même programme Lead Tchad va utiliser l’alphabétisation axée sur les thématiques liées à l’environnement, la santé, et le calcul pour mobiliser les femmes.

Selon Colette Benoudji directrice de l’association Lead Tchad : « Ce n’est qu’en mobilisant les populations rurales, en s’appuyant sur les femmes, que l’Afrique pourra espérer mieux répondre aux questions liées à l’environnement ! » Elle ajoute : « L’avenir de l’environnement en Afrique ne peut pas se construire sans que les femmes soient organisées et formées. Ce sont elles la richesse de la nation et l’environnement est notre richesse ! ». Pour Eglantine Goux, chargée de mission forêt internationale à FNE : « Dans un souci d’efficacité il serait judicieux de multiplier les programmes de protection de l’environnement fondés sur la force de mobilisation et de travail des femmes africaines. Elles ont déjà fait leurs preuves dans le domaine des microcrédits et micro-entreprises, il est temps de leur remettre les clefs du climat et de la protection des forets dans les mains ! »

(1) Sous les effets combinés du dérèglement climatique et des activités humaines, la zone perd son couvert forestier et les formations végétales désertiques (type steppes), s’installent pour former à long-terme des déserts.

Source: FNE

Gilbert

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