1 150 000 euros volatilisés pour 600 exploitations laitières en Isère

Communiqué de la section laitière de la FDSEA de l’Isère.

En Isère, 600 exploitations laitières occupent encore le territoire, en plaine et en montagne. Ce lait de qualité est acheté par une dizaine de laiteries qui commercialisent ensuite des marques de renommées internationales telles que les fromages du Saint Marcellin, les Saint Félicien, le lait Candia, les yaourts Yoplait, les desserts Danette, les fromages à raclettes ou encore le lait Lactel.

Le prix du litre de lait payé aux producteurs est calculé sur la base d’indicateurs nationaux tenant compte des marchés mondiaux.

On sait aujourd’hui que pour l’année 2013, ces indicateurs donnent un prix de base moyen de 34,30 centimes d’euros, qui doivent donc être payés aux producteurs pour chaque litre de lait vendu. Or, par décision unilatérale, les entreprises de collecte ont décidé d’ignorer ces indicateurs nationaux et d’imposer aux producteurs un prix de base moyen de 33,70 centimes d’euros par litre pour l’année 2013.

Si elle peut sembler minime pour le consommateur au regard d’un litre de lait, cette différence est majeure à l’échelle d’une d’exploitation !

Car pour 1000 litres de lait produits, le manque à gagner pour le producteur est de 6 euros. Or, il faut avoir à l’esprit qu’en Isère, une exploitation produit en moyenne 290 000 litres de lait sur l’année. Au niveau départemental, la production laitière avoisine les 190 millions de litres de lait. Le manque à gagner pour l’économie agricole départementale frise donc les 1 150 000 euros. L’équivalent de 50 emplois annuels d’ouvriers rayés de la carte !

Les producteurs de lait sont atterrés devant cette situation scandaleuse car :

  1. Les entreprises de collecte leur imposent cette décision sans leur laisser le moindre choix, allant parfois même jusqu’à les menacer de ne plus collecter le lait dans les fermes !
  2. Le manque à gagner pour le producteur est presque deux fois supérieur à sa rémunération mensuelle nette, or comment réagiraient des salariés si leur employeur décidait unilatéralement de leur supprimer d’un seul coup deux mois de salaires ? Qui dans la société accepterait et pourrait financièrement supporter cette situation ?
  3. Les entreprises choisissent d’appliquer les indicateurs de prix à leur guise, quand ces mêmes indicateurs descendent le prix du litre de lait à 28 centimes d’euros, qui étrangle les producteurs, elles leur expliquent que les indicateurs sont ce qu’ils sont et qu’elles n’ont d’autres choix que de les appliquer. A l’inverse quand les indicateurs remontent, comme c’est le cas en 2013, elles les ignorent et imposent un prix sans aucune discussion possible !

Que faire ? Un producteur de lait est obligé d’investir massivement pour produire dans de bonnes conditions sanitaires et environnementales, il trait ses vaches deux fois par jour, sept jour sur sept, il est pieds et points liés avec son collecteur qui n’hésite pas à agiter le spectre de l’arrêt de collecte et décide comme bon lui semble de fixer le prix d’achat de son produit.

La situation est extrêmement tendue dans les fermes où les producteurs souffrent en silence. Et ce n’est sans doute pas un hasard si les derniers chiffres officiels démontrent que les situations dramatiques tant au niveau économique que social mais également humain se multiplient.

La section laitière de la FDSEA lance un cri nouveau d’alarme et appelle les entreprises de collecte à arrêter le massacre avant qu’il ne soit trop tard.

Elle leur demande de payer leur produit au juste prix pour que les producteurs de lait continuent à exercer leur métier et à nourrir la population avec dignité.

Gilbert

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