Le verger français en mal de compétitivité

Parmi les questions parlementaires écrites, celle de M. Bernard Murat (Corrèze UMP) attire l’attention de M. le ministre de l’Agriculture et de la Pêche sur la compétitivité de l’arboriculture française. Force est de constater que la compétitivité de l’arboriculture française s’effrite d’année en année, par rapport à ses plus proches concurrents européens.

Ainsi, si en 1999, la France produisait 2 200 000 tonnes de pommes, elle n’en produisait plus que 1 600 000 en 2006, soit une baisse de 27 % correspondant à un arrachage d’environ 35 % de son verger.

En Italie, la production était de 2 100 000 tonnes en 1999 et a atteint 2 100 000 tonnes en 2006. Il est donc évident que les producteurs français souffrent beaucoup plus que leurs homologues italiens, notamment du Haut Adige italien. Il semble donc indispensable que soit rétabli un certain équilibre social, économique et environnemental entre les pays européens. Il lui demande donc quelles sont les intentions du gouvernement sur ce dossier.

Réponse du Ministère de l’agriculture et de la pêche

  • publiée dans le JO Sénat du 28/02/2008 – page 384

Au-delà de la concurrence des pays de l’Union européenne et des pays tiers et de l’attitude des circuits de distribution souvent mis en avant par les opérateurs comme étant les causes principales des difficultés du secteur arboricole, trois contraintes structurelles freinent la valorisation des produits français à un niveau rémunérateur pour les producteurs : un handicap de compétitivité prix dû à la question des coûts de la main-d’oeuvre ; un dialogue filière pouvant être insuffisant ; une baisse de la consommation due à l’image de cherté, de manque de praticité et de qualité gustative non garantie des fruits et légumes. C’est pour faire face à ces contraintes que la stratégie nationale pour le développement de l’arboriculture a été élaborée par la profession et le ministère de l’agriculture et de la pêche en 2006. Elle comporte au delà de mesures conjoncturelles, un important volet structurel : un volet gestion des marchés avec relance de la consommation en période de crise et de façon générale une politique de promotion visant à faire reconnaître la spécificité et la qualité des productions nationales ; un volet renforcement et dynamisation de l’interprofession ; un volet restructuration des vergers ; un volet accessibilité des fruits et légumes.

Par ailleurs la nouvelle organisation commune de marché (OCM) fruits et légumes, qui est entrée en vigueur au 1er janvier 2008, ouvre de nouvelles opportunités à saisir pour la filière arboricole. L’OCM permet de renforcer l’organisation économique du secteur en cofinançant les projets d’entreprises des organisations de producteurs visant à améliorer la commercialisation de leurs produits, moderniser leurs outils de production ou faire évoluer leurs pratiques culturales. Des moyens financiers supplémentaires ainsi que de nouveaux moyens juridiques ont été obtenus, notamment au regard du droit de la concurrence. La nouvelle OCM est notamment dotée d’un dispositif ambitieux de prévention et de gestion des crises. Ces nouveaux outils et moyens doivent être mobilisés pour permettre d’aboutir à des situations de marché stabilisées.

Dans ce contexte, il faut avant tout favoriser une approche fondée sur l’organisation économique. La concertation interprofessionnelle ainsi que l’organisation de la première mise en marché, basée sur une relation de confiance entre les différents maillons d’une filière doit être renforcée. La rénovation de l’organisation des filières fruits et légumes engagée en septembre 2007 doit les favoriser. Le ministère de l’agriculture et de la pêche souhaite s’engager fortement dans des actions concrètes visant à redonner aux Français le goût des fruits et légumes. Ainsi, il travaille actuellement à la mise en place d’un programme de distribution dans les écoles maternelles et primaires, qu’il souhaite opérationnel pour la rentrée scolaire 2008.

Gilbert

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