250 M€ avec un différé de remboursement d’un an vont être prêtés aux jeunes agriculteurs et aux éleveurs ayant récemment investis pour reconstituer leur trésorerie. Les appels à cotisation sociales (MSA) et d’assurance seront également reportées au cas par cas. Par ailleurs, Bruno Le Maire a obtenu le soutien de la Pologne aux propositions sur une nouvelle régulation européenne du marché du lait. Il a demandé à la présidence suédoise de l’Union européenne la convocation d’un conseil extraordinaire des ministres de l’agriculture au plus tôt.
« Un effort collectif qui doit permettre aux éleveurs laitiers de reprendre leur souffle », c’est en ces termes que Bruno Le Maire, ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche a qualifié l’impact attendu du dispositif annoncé au sortir de la réunion qu’il a tenu en fin d’après-midi avec les banques, les assurances des filières agricoles et la Mutualité sociale agricole.
L’appel à cotisation pour les années 2006 à 2008 devait tomber en octobre alors que les cours sont défavorables et que les trésoreries sont au plus bas. « La MSA reportera au cas par cas le paiement de ces cotisations à juin 2010, a annoncé Bruno Le Maire. Pour l’ensemble des éleveurs le plus en difficultés, une prise en charge est envisagée jusqu’à 5 M€ ».
« Les assurances ont accepté le report d’un an au cas par cas des échéances de janvier 2010 en fonction des difficultés des exploitants ».
Les principaux établissements banquiers (Banques populaires Caisse d’épargne, BNP Paribas, Crédit agricole, Crédit mutuel) ont mis sur la table 250 M€ pour reconstituer les fonds de roulement des exploitations. « La mesure est ciblée sur les jeunes agriculteurs et les éleveurs laitiers qui ont réalisé depuis cinq ans des investissements (mises aux normes, robot de traite…). Ils pourront contracter un emprunt sans limitation de montant et n’auront à le rembourser qu’à compter de janvier 2011 à un taux plafonné de 3 % ».
Les 30 M€ consentis par l’État et annoncés la semaine dernière par Bruno Le Maire seront « consacrés prioritairement à la prise en charge d’une partie des annuités d’emprunt de 2009 ».
Une nouvelle régulation européenne
Parallèlement, Bruno Le Maire poursuit son action en faveur d’une nouvelle régulation du marché du lait à l’échelon européen. Au terme de sa visite au ministre polonais Marek Sawicki, la Pologne a rejoint les 18 autres États-membres soutenant la déclaration franco-allemande sur la question.
Bruno Le Maire a demandé la convocation d’un conseil extraordinaire des ministres de l’agriculture et s’en est entretenu avec la commissaire européenne et son homologue suédois Eskil Erlandsson qui en qualité de président du conseil fixera la tenue de cette réunion.
« Nous devons donner un signal politique majeur de la volonté des États de sortir de la crise laitière actuelle. Je n’aurais pas d’arrêt tant que nous ne l’aurons pas obtenu », a affirmé Bruno Le Maire. « La vraie inquiétude des producteurs européens c’est de savoir si nous allons les laisser seuls face au marché après la fin des quotas où si nous allons inventer un nouveau système efficace.(…) Je veux mieux que les quotas, un système plus souple et plus fort pour amortir les crises, qui repose à la fois sur un pilier national et un pilier européen. »